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les termes injurieux à M. Dublan, insérés dans les Mémoires du sieur Curton, seront biffés et bâtonnés par le greffier de la Cour, permet audit Dublan de faire imprimer et afficher le susdit arrêt où bon luy semblera, à l’effet de quoy il luy en sera passé deux cens exemplaires en taxe, condamne ledit Chabannes de Curton envers ledit Dublan en la somme de huit mille livres de dommages et intérêts et en tous les depends faits tant au Senechal qu’en la Cour, et en douze cens livres d’amande envers le Roy, à raison de sa ditte appellation.

A la suite de cet arrêt, M. de Chabannes se pourvut au conseil pour en obtenir la cassation, mais le conseil le confirma en tout son contenu par un arrêt qu’il donna, le Roy y étant, y est-il dit. Il est du commencement de l’année 1758, au moyen de quoy cette affaire, bien loin de luy prejudicier, a fait voir au public sa probité et sa droiture, et il n’en a resté que la honte aux agents de M. de Curton, c’est-à-dire à M. la comte de Buron, son beau-père, qui avoit été le moteur de cette affaire sous le nom de son gendre. Aussi M. Dublan proceda-t-il contre luy par la voye d’information, devant le lieutenant criminel en Guienne, sur laquelle toute la grand’chambre assemblée prononça arrêt le 23 juin 1758 qui ordonne que le sieur Buron remettra au greffe de la Cour sous quinzaine un acte de luy signé, par lequel il déclarera que mal à propos, il a proféré les injures mentionnées dans la plainte, qu’il reconnoit le sieur Dublan pour homme de bien et d’honneur, et non de la qualité portée par la plainte et information, condamne ledit sieur Buron en 300 livres de dommages, et intérêts envers le sieur Dublan et aux dépends, permet aux surplus au sieur Dublan de faire imprimer, publier, et afficher ledit arrêt et d’employer dans la taxe des dépends le nombre de deux cens exemplaires etc. Fait à Marmande le 6 aoust 1759 pour servir de mémoire à ma famille.

Le 19 juin 1760, jour de jeudy, mon beau-frère l’aîné, âgé de 28 ans (la demoiselle en a 18) a épousé dans l’église de Talance en Grave[1] Mlle Le Grix, fille de M. Le Grix, trésorier de France, et de dame Agar Le Grix[2] à qui l’on a compté au passement du contrat

  1. Commune du canton de Bordeaux, à 3 kilomètres de cette ville.
  2. On trouve aux Archives départementales de la Gironde, en un registre des insinuations, les articles de mariage, du 1er  juin 1760, entre messire Pierre Ozée Dublan, chevalier, conseiller du roi et son procureur au bureau