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ment[1] la jouissance de tous ses biens ; il m’y fit son héritier et légua à chacun de ses cinq autres enfants 6000 livres pour leurs droits légitimaires ; elle a parfaitement bien répondu à sa confiance.

En 1743. je fus à Bordeaux pour y étudier en droit. Au commencement de 1745, je fus reçu avocat et le 6 du mois de septembre de la même année je fus reçu Conseiller en la Cour des Aydes de Guienne. Ma mère avoit vendu la charge dont étoit revêtu mon très cher père à M. Faget, procureur du Roy au siège royal de cette ville, pour le prix et somme de vint et une mille livres et acheta celle que j’occupe dix-huit mille livres qu’elle paya comptant à M. de Minvielle. C’est une de la première crüe. Je fus reçu à la Cour avec plaisir et distinction. Je picqué ma loy et profité en cela de l’avis que mon très cher père m’a laissé par écrit au commencement de ce livre. J’ay servy fort exactement les 4 ou 5 premières années. Je fus ensuite au commencement de l’année 1748 à Paris avec M. l’abbé de Malromé, Conseiller clerc au parlement de Bordeaux[2] mon intime amy, du consentement de ma mère ; j’y resté 6 à 7 mois et ce voyage me couta environ 3, 000 livres y compris les habits que j’y acheté et autres petits présents qui me coûtèrent bien 1, 500 livres. C’estoit la pure curiosité qui m’engagea à faire ce voyage et l’occasion d’y aller avec un amy avec qui je vivois à Bordeaux depuis deux ans et avec lequel j’ay continué de vivre et d’habiter jusqu’en la présente année 1759, toutes les fois que j’ay été à Bordeaux, mon beau-père n’ayant point dans sa maison assez de logement pour m’y donner un appartement.

En 1750, le 29 décembre, j’épousé Mlle Marie Rose Dublan dans la paroisse de Saint-Projet à Bordeaux. M. Durand, chanoine de Saint-André, et ancien amy de M. Dublan, nous impartit la bénédiction nuptiale. Elle est née à Bordeaux, paroisse de Saint-Projet l’an 1728 le 30 septembre ; elle fut baptisée à Saint-André. A l’âge de 7 ans,

  1. Ce testament, du 10 avril 1738, fut déposé dans l’étude de Me  Boiras, notaire à Marmande. Le testateur veut que l’on dise 400 messes pour le repos de son âme. Il y cite son mémorial domestique à propos de « vaisseaux vinaires desquels il est fait mention dant mes livres de raison.
  2. Marc Alexandre-Geneste de Malromé figure parmi les commissaires nommés par le parlement de Bordeaux, en mars 1762, pour examiner certains ouvrages publiés par les jésuites. Voir Histoire du Parlement de Bordeaux, par Boscheron des Portes, tome II, p. 281.