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Mimaut, brassier, appelée Marie Lagraulet qui luy donne son laict. Elle fut sortie de la nourrice le mois de mars 1726 et menée à Marmande chez nous toute sevrée par sa nourrice. Vers la fin du mois de juin 1726, Mlle Boutin[1], qui nous vint voir le dimanche dans l’Octave de la Feste-Dieu et qui s’en retourna 3 ou 4 jours après, s’emmena[2] cette petite par ordre de M. Boutin qui nous la demanda pour toujours dès qu’elle fut née et encore diverses fois pendant qu’elle estoit en nourrisse. Il dit qu’il luy veut laisser tout son bien. C’est luy qui la nourrit et luy fournit tout ce dont elle a besoin. Ragot, nostre munier de Drilhot[3] et Bernard Seguin, son valet, emportèrent cette enfant chès mon beau-père où elle reste toujours depuis.

Catherine Fontainemarie, nostre troisiesme enfant, née le 26 janvier 1726, jour de samedi à Marmande, mariée, le 11 juin de l’année 1743 avec M. Boutet de Labadie, procureur du Roy au siège royal de la ville de Marmande. — Le vint-six janvier mille sept cents vint-six, entre onze et douze heures du soir ou environ, ma femme accoucha d’une seconde fille qui fut baptisée dans l’église parroissiele de Marmande le 28 du même mois, jour de lundi, par M. Doriolle, mon frère, du consentement de M. Delbès qui prit ce

  1. C’est-à-dire Louise Calabre, femme du sieur Boutin et mère de madame de Fontainemarie.
  2. Pour : emmener avec elle. Ce gasconisme fleurit encore de nos jours sur les bords de la Garonne.
  3. Le moulin à eau de Drilhot, souvent mentionné dans les papiers de Fontainemarie, faisait partie du domaine de Castecu. Il n’était pas encore annexé à ce domaine en 1577, comme nous l’apprend un acte des archives de M. Maurice Boisvert que j’analyserai en deux lignes : le 27 décembre 1577, Benoit Seguin, habitant de Mauvezin, donne par échange à André Seguin, habitant de Sainte-Bazeille, le moulin de Drilhot avec ce qui en dépend. Jacques de Fontainemarie a ainsi résumé deux pièces de la fin du XVIIe siècle relatives à l’ancien moulin de Seguin « Par contrat du 10 juin 1686, receu par Prioret, notaire royal de Castelnaud-sur-Gupie, j’ay affermé mon moulin de Drilhot pour six années au nommé Jean Goymart moienant seize boisseaux mesture, et deux boisseaux de froment bon et marchand annuellement, deux paires d’oisons et quatre paires de poulets. Le 2 novembre 1692, j’ay affermé mondit moulin à Jacques Peluchon et à Guiraut Vinsouneau dit Sauton, pour six ans, soubs les mesmes clauses et conditions. »