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vant l’ordre de mes degrés et par preferance neanmoins à ceux qui furent receus dans la mesme audience attendu que j’estois fils d’un officier en cour souveraine.

Je resté à Marmande l’année 1686, et en 1687 ; je commencé a suivre le barreau à la Réole où je passé une partie assès considérable de cette année et de toutes celles pendant lesquelles le parlement y demeura. Quand il fut retabli à Bordeaux, j’y suivis encore le barreau pandant quelque temps et enfin je me retiray tout à fait à Marmande où je fis avec quelque agrément la fonction d’avocat.

En février 1699 il me prit envie d’aller suivre le barreau du parlement de Tolose. Je m’embarquay pour cet effet avec M. Bazin l’adv[oca]t Ie 7 dud[it] mois ; nous demurames là jusques la Saint-Jean et nous en revînmes ensemble. Ce voyage m’a esté assès inutile et j’eusse mieux fait de ne le faire pas.

Depuis mon retour de Tolose j’ay toujours resté à Marmande où je continué à faire les fonctions d’avocat jusques à la mort de mon père excepté que je ne voulus jamais sortir de lad[ite] ville pour aller en arbitrage dans les villes circonvoisines ou à la compagne ni servir d’assesseur ou d’adjoint en qualité de gradué dans les affaires criminelles.

Mon père mourut à Marmande le 18 septembre 1708 âgé de 68 ans 8 mois moins 10 jours et fut enseveli aux Carmes dans le tombeau de la famille[1], Il avoit fait son testament 5 ans et demi auparavant par lequel il faisoit des legs particuliers à chacun de mes frères et sœurs. Il me laissait son office de conseiller à la Cour des Aydes dont il devint doyen 8 ou 9 mois avant sa mort. Il donnoit à ma mère la jouissance de tous ses biens, la priant de fournir aux frais de mes provisions et de ma réception, et l’instituoit son héritière générale et universelle, la priant néanmoins de me remettre son hérédité quand elle voudroit. Voyès ci-après l’article de ma famille.

Après la mort de mon père et le 30 septembre 1708, ma mère donna sa procuration pour me présenter au roy et à Mgr le Chan-

  1. Déjà, en décembre 1643, Jean Fontainemarie, le grand père de Jacques, voulut que son corps fût « enseveli aux thumbes de mes prédécesseurs qui sont au couvent des Peres Cordeliers de la présente ville ».