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son nepveu. en a uzé à l’esguart de la Cour des Aydes comme envers le Parlement[1] et dans cette veue estant allé voir M. de Suduiraut, premier présidant, il a prié MM. Dulong et Loustau, conseillers à la Cour, de la supplier de sa part de se trouver en corps à la cérémonie d’un service qui se devoit faire à Bordeaux, à Saint-André, pour le repos de l’âme du deffunt, de quoy lesdits sieurs Dulong et Loustau se sont acquittés et en conséquance nous nous sommes randeus dans l’Archevesché en robe noire et bonnets, les huyssiers y estant. On nous a mis dans une sale à la gauche, le Parlement estant à la droite dans une autre. Nous sommes sortis de cette manière de l’archevesché en corps, le 20 novembre 1697. On a fait une procession par la rue des Trois Conils, on a coupé à la place Saint-Projet, on a continué par la rue du Loup, on est entré par la petite porte de Saint-André du costé du Peugue. La cérémonie a esté faite très magnifiquemant. Il y a eu chapelle ardante, l’église illuminée d’une très belle manière[2]. Le père Verneuil, jésuite, a fait l’oraison funèbre[3]Tout estant fini chaquun s’est retiré chez soy On m’a assuré que nostre compaignie ne s’est jamais trouvée dans une pareille cérémonie.

Te Deum pour la paix. – Le landemain la Cour est sortie en corps et en robes rouges du Palais de mesme que le Parlemant, à 4 heures de relevée, pour assister au Te Deum qui a esté chanté à Saint-André

  1. À rapprocher du récit qui, dans le recueil susdit, commence ainsi (p. 201) : « Du 27 Messieurs les Jurats ayant été invitez par M. l’Abbé de Bourlemont pour assister à l’enterrement et à l’Oraison funèbre de feu Monseigneur l’Archevêque de Bourlemont son oncle, ils partirent de l’Hôtel de Ville sur les 10 heures du matin en robes et chaperons de livrée, la grande cloche sonnant precedez du Chevalier et Archers du guet et autres officiers de la Ville accompagnez des Juge et consuls de la Bourse, se rendirent à l’Archevêché où étant arrivez, ils furent introduits dans la grande sale haute. Messieurs du Parlement étoient dans la sale suivante, Messieurs de la Cour des Aydes et autres corps dans une autre sale de l’autre côté.. »
  2. Ces derniers détails ne sont pas donnés par le continuateur de la Chronique Bourdeloise.
  3. L’oraison funèbre n’a pas été imprimée, car elle n’est pas indiquée dans la dernière édition de la Bibliothèque des écrivains de la compagnie de Jésus par les PP. de Backer et Sommervogel (Louvain et Lyon, 3 vol. in-fº, 1869-1876).