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La vocatior. de Claire de Fabri devint de plus en plus ardente, comme nous l’apprend cette lettre de son oncle (écrite quelque temps avant les fêtes de Pâques de l’année 1625, c’est-à-dire avant le jo mars) « Ma nièce est toujours plus résolüe; je l’allay voir hier soir; elle me dict qu’elle eust désiré de prendre l’habit le jour de Pasques. Il y en a desja sept qui ont prins l’habit devant qu’elle et y en a encore une qui le doibt prendre sammedy. Et s’en présante sept ou huict aultres qui seront reçeues à cez Pasques. Puisqu’elle veult y demeurer, il vault mieulx qu’elle ne soit pas des dernières, de façon que je luy ay preste le consentement, tant pour vous que pour moy, aprez toutefoys y avoir apporté toutes les circonspections | que j’ay peu. J’eusse bien désiré que vous eussiez esté I présent, mais si vous faictes le voyage de Bordeaux, qui ne pourroit estre que trez utile, vous ne pourriez venir que bien tard. Et vauldra mieulx vous descharger de cette courvée. Mon père en est merveilleusement satisfaict. Je verray d’y envoyer au premier jour matante d’Orves, avec mes sœurs (t) jet M"1* de Montfuson, sa marrine, pour la voir desmentir les mauvais bruictz qu’on faisoit courir de cette pauvre fille. » La prise de voile est ainsi racontée dans une lettre du 28 avril que l’on trouvera sans doute bien touchante « Monsieur mon frère, ma nièce receut hier le. voille avec un si apparent et si grand contentement, que toute la ville en demeura grandement bien édifiée. On n’avoit invité que sa mère, ses tantes, sa marrine et quelques-unes des plus ’proches parentes, mais M"" d’Oppede (2) y voulut adsister, jet tout plein d’aultres qui pleurèrent tout leur saoul sans qu’elle monstrast jamais aultre visage que riant et le plus content du monde. M. le Prevost, comme grand vicaire (j), dict la messe et fit les ceremonies, ayant tesmoigné que de toutes celles qui estoient passées par ses mains, il n’en avoit jamais (1) t.es sœurs données à Peiresc par le second mariage de son père. (2) La femme du premier président du Parlement de Provence. (3) C’était le prévôt du chapitre de la cathédrale d’Aix, l’abbé Marchîcr, grand ami de la famille Fabri.