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M. Soubdès me faisait l’honneur de m’écrire, le 7 avril dernier : « Quant à la question du lieu de naissance de Monluc, je me vois contraint d’avouer, après tant d’autres, qu’il faudra prendre le parti de la considérer comme insoluble jusqu’à la découverte de quelque nouveau document. Mon père a fait pendant longtemps recherches sur recherches sans obtenir de résultat, et cependant le berceau de sa famille était au Saint-Puy, tout près du manoir que Monluc appelait ma maison ; de plus, il était le parent et l’ami du dernier propriétaire, dont les ancêtres l’avaient acheté à Madame de Sourdis. Malgré cela, des traditions orales, des légendes populaires, voilà tout ce qui peut être recueilli. Ce mince bagage, plus ou moins amplifié par des érudits condomois, fut communiqué dans la suite par l’un d’eux à Sainte-Beuve. Pour ce qui me concerne, j’ai apporté mon petit tribut de recherches sans être plus heureux. Il y a quelques années je fouillai avec soin les plus vieilles minutes du notaire du Saint-Puy ; j’y trouvai quelques actes d’acquisitions faites par Monluc, mais absolument rien sur son âge ou le lieu de sa naissance[1]

Au sujet du lieu de la mort de Monluc, M. Tholin me faisait judicieusement observer, pendant un récent et trop court séjour à Gontaud, que si l’ancien gouverneur de la Guyenne avait rendu le dernier soupir en son château d’Estillac, on ne pourrait expliquer le silence gardé sur ce point par tous les documents des Archives de la ville d’Agen. Quoi ! pas la plus

  1. S’il fallait en croire Bernard de Labenazïe (Histoire de la ville d’Agen, p. 243 du manuscrit possédé par M. Paul de Boëry), c’est près de « Puch de Gontaut, qui est vers Damazan, » que s’élevait « la maison paternelle de Monluc, dont les masures paraissent encore vis-à-vis d’Aiguillon et qui portent le nom de Monluc. » Conférez une note de ma petite brochure : Quelques pages inédites de Blaise de Monluc (1863, p. 2). Voir, à la fin du présent recueil (Appendice, n° 1), une charte en langue provençale, de l’an 1266, dont je dois communication à l’obligeante amitié de M. Paul Meyer, et où l’on trouvera le plus ancien emploi connu, si je ne me trompe, de la forme primitive du nom de Monluc, laquelle, au XIIIe siècle, était Boluc et devint ensuite Bonluc.