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CINQ LETTRES BÉNÉDICTINES
inédites
DOM BRIAL, DOM DU LAURA, DOM ESTIENNOT, DOM LOBINEAU


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Dom Michel-Jean-Joseph Brial ayant vu le jour à Perpignan, et Dom Étienne Du Laura à Bordeaux, tous deux nous appartiennent par droit de naissance. Dom Claude Estiennot étant né à Varennes[1], et Dom Gui-Alexis Lobineau à Rennes, ne peuvent nous appartenir que par droit de conquête. Mais nous avons le droit d’enlever momentanément à la Bourgogne l’infatigable collaborateur de Dom Mabillon[2], et à

« La terre de granit, recouverte de chênes »,

le grand historien de la Bretagne, car la lettre du premier, lequel a réuni tant de matériaux pour servir à l’histoire ecclésiastique et civile de notre région[3] adressée d’une abbaye

  1. Les biographes de Dom Estiennot se contentent de dire qu’il naquit à Varennes, au diocèse d’Autun. Or, le département de Saône-et-Loire ne compte pas moins de huit localités de ce nom, entre lesquelles, à défaut de tout renseignement précis, mon embarras est extrême. J’hésite surtout entre Varennes-l’Arconce, Varennes-le-Grand, Varennes-Saint-Sauveur et Varennes-sous-Dun. La première de ces quatre communes possède une belle et antique église, qui dépendait d’un prieuré de Bénédictins fondé vers le milieu du onzième siècle. Peut-être fût-ce là que se développa, sous l’influence de la vue du monument et des souvenirs qui l’entouraient, la vocation du futur procureur général à Rome de la Congrégation de Saint-Maur.
  2. L’éminent auteur du Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale a rappelé (tome II, p. 63) qu’« entre les collaborateurs de Mabillon, il faut distinguer Dom Thierri Ruinart, Dom Michel Germain et Dom Claude Estiennot ». Sur tous les doctes religieux qui seront mentionné ici, je renvoie d’une façon générale le lecteur au beau livre de M. Léopold Delisle, lequel, comme il l’a si bien dit lui-même de Benjamin Guérard (tome II, p. 64), est également digne d’apprécier leurs sentiments et leurs travaux.
  3. Pendant plusieurs années, Dom Estiennot parcourut nos provinces méridionales pour y recueillir les documents épars dans divers monastères. En 1676, il réunit en six volumes in-fo les antiquités bénédictines des