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le lendemain rencontrés, nous proposasmes de nous mesme un accommodement entre nostre Compaignie et les maire et jurats, ce qui a sy bien reussi que par délibération de l’hostel de ville du X février 1672, remise au greffe de la Cour des Aydes le 14 mars suivant, homologuée au conseil le douziesme juillet 1672 par les soins de M. Minvielle qui se trouva alors à Paris, il a esté resoleu que lesdits maire et jurats randront à nostre Compaignie les honneurs et les devoirs qui luy sont deubs. Il est constant que ledit sieur de Mallet a bien vouleu obliger à ma considération nostre Compaignie, estant oncle de ma famme, car jamais lesdits maire et jurats n’avoient vouleu faire les démarches que la Cour avoit prétandeu avec justice, de manière que nous en avons l’obligation entière audit sieur de Mallet entre plusieurs autres, comme de ce qui se passa de favorable et d’advantageux pour nostre Compaignie lorsque M. le Mareschal d’Albret fit son entrée de Gouverneur de Guyenne dans la ville de Bordeaux. En exécution duquel règlement dans une autre assemblée des cent et trante ledit sieur de Minvielle et moy ayant esté députez, il n’y eut rien d’obmis à nostre éguard. J’eus l’honneur de porter la parolle, d’ouvrir les advis. Les commissaires du Parlement n’opinent pas dans ces occasions ; ils écoutent seulement, et c’est le premier honneur. Par cette raison, les commissaires du parlement qui sont prins ordinairemant de la grande chambre sont nommés commissaires, et les députés de la Cour des Aydes députés, pour marquer la differance des uns aux autres. Ayant le landemain randeu compte à la Cour de nostre députation, ma relation a esté couchée sur le Registre.

Le 27 mars 1675, à trois heures après midi, il y eut une sédition à Bordeaux, reitérée le jour de St-Roc suivant, où je me suis trouvé[1]. Quelques gens du cartier de St-Michel se soulevèrent, y sonnèrent le baffroi, tuèrent un nommé Rouleau, marchant, passèrent avec un

  1. Voir Continuation de la Chronique Bourdeloise, p. 26-30. Du reste les récits des journées des 27, 28 et 29 mars abondent et on en trouve un peu partout, même jusque dans la Revue des deux Mondes (livraison du 15 avril 1865, p. 1006-1008, article de feu Pierre Clément (de l’Institut), intitulé : Les émeutes sous Louis XIV). Il me semble que le récit de Jacques de Fontainemarie contient quelques particularités qui manquent dans la Continuation de la Chronique Bourdeloise et aussi dans l’Histoire de la Ville de Bordeaux par Dom Devienne (p. 482-490).