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et 30 septembre 1670, reteneu par Deymier, notaire royal de Mauvesin[1] demeurant à Castelnau sur Gupie[2].

Mgr l’Evêque d’Agen estant à Paris[3], ses vicaires généraux me donnèrent un titre de plassemant de banc dans l’église paroissialle de Marmande le dernier décembre 1675 en verteu duquel titre ledit banc a esté plassé le 28 janvier 1676, moy y estant en presance de M. Lagauzeire, curé, par le nommé Raboi, maistre menuisier, auquel pour sa façon ma mère a donné 30 livres, luy ayant conté 60 livres des deniers de sa mère, outre les 30 livres suivant ce que ledit sieur curé m’avoit dit, dont ledit Raboi m’a donne quittance le 23 décembre 1675, attendeu que lorsqu’on veut plasser un banc dans une église on luy doibt faire un honneste presant : lors duquel plassemant de banc le sieur Perret ayant seu qu’un masson coupoit la crête du pilier contre lequel mon banc est appuyé, suivant l’avis de maistre Lesperance, fort habille architecte qui a accommodé ladite église[4], et du consantement dudit Sieur curé qui m’avoit fait connoistre qu’il seroit bon de faire le banc de la manière qu’il est, entra seul dans ladite église et demanda audit masson par quel ordre il travailloit, et luy ayant répondeu que c’estoit moy qui l’avoit employé, il repondit que l’église en seroit incommodée et que du moins il en falloit parler aux conseuls. A cella près, il se retira. Comme je sortois de la sacristie avec le sieur Levisson, vicaire, le masson nous dit la chose,

  1. « Me Deymier, notaire royal de Castelnau-sur-Gupie  » figure plusieurs fois dans la monographie déjà citée de Mauvezin, notamment p. 376.
  2. La commune de Castelnau-sur-Gupie, comme celle de Mauvezin, sa voisine, appartient au canton de Seyches ; elle est à 9 kilomètres de Marmande.
  3. Cet évêque était le célèbre Claude Joly, qui siégea de 1665 à 1678.
  4. De même que le livre de raison vient de nous révéler le nom d’un des curés de la ville de Marmande, nom que je retrouve, accompagné du prénom Guillaume, dans un acte notarié du 23 avril 1689, au sujet des dîmes de Granon, de Bouillatz, etc, il nous révèle ici le nom de l’architecte qui au XVIIe siècle, accomoda — l’expression fera trembler les archéologues ! — la belle église de Notre-Dame. Puisque nous en sommes aux choses d’architecture, notons que le narrateur mentionne un peu plus loin, au sujet des réparations et additions à sa maison, Thomas Benquet, maître architecte de Bazas, et le frère Hippolyte «  fameux architecte capucin.  » Thomas Benquet fut aussi chargé de la construction de la chapelle que le narrateur fonda dans l’église de Beaupuy.