mutuelle sympathie, comparable à ces magnifiques fleurs doubles qui s’épanouissent en un moment ? Et quel trait d’union particulier entre nous que ce cher Peiresc, dont nous nous occupions avec une égale ardeur ! On l’aime tant pour peu qu’on le connaisse ! Il avait de si hautes qualités de cœur et d’esprit ! Sa belle âme apparaît si bien à travers sa correspondance ! Et dans ce pur miroir se reflètent si admirablement, à côté de sa séduisante physionomie, tant d’autres figures attachantes, par exemple, celles de plusieurs de vos compatriotes parmi lesquels le grand Rubens brille d’un incomparable éclat. Avec quel tendre intérêt nous suivions notre héros au milieu de ses inappréciables manuscrits ! Il était le plus curieux de tous les amateurs de son temps, et l’on prétend que nous sommes deux des plus curieux chercheurs du notre. Aussi combien nous buvions avidement aux sources inexplorées de l’Inguimbertine ! Combien, sous le bienveillant et presque paternel regard de M. Barrès, tout heureux de notre bouillante émulation, nos plumes couraient sur le papier, vives et légères, empruntant, semblait-il, aux aigles qui planaient autour du Mont-Ventoux, quelque chose de la rapidité de leur vol.
À propos de ce Mont-Ventoux, laissez-moi vous rappeler que vous avez été infidèle, un jour, à l’Inguimbertine (c’était le 15 mai). Vous lui avez préféré une ascension faite en compagnie du docteur de Mahy, ministre de l’Agriculture (où sont les neiges d’antan ? ), et du sénateur Naquet
« qui depuis… mais alors il était orthodoxe ! »