de soldats volontaires sous la protection de M. de Lantis de Rayne, major dudit régiment qui luy ont été recommandés par M. de Lucmajous. Ils sont partis le premier mars 1760. Je leur donne cinq sols par jour à chacun. J’ay donné à M Lantis 98 livres à leur départ.
« J’ay envoyé au même 150 livres par les mains de M. son frère pour l’aîné qui me reste le 15 janvier 1761. Le pauvre Prelan a esté tué le 16 octobre à Clostercamp d’un coup de fusil dans la poitrine[1].
« J’ay mis mes enfants Du Champ et Xavier à Bordeaux en chambre sous la tutelle da père Massonneau mon frère. Le premier commencera son pilotage le 11 novembre 1758. Xavier étudie en philosophie. J’ay donné a mon frère 240 livres à compte pour leur dépense. Dieu veuille qu’ils en profitent ! Je les ay habillés à crédit chez Lassuderie à Tonneins à qui je dois près de 300 livres. J’ay dépensé pour mes deux enfants cette année 1759 a Bordeaux 1000 livres. Du Champ est revenu avec son certificat de pilotage le mois de juin 1759[2].
- ↑ Nous avons déjà trouvé un peu plus haut mention de cet événement. Plus heureux que son frère, Pierre Joseph Gaspard, arriva jusqu’à un grade élevé et se retira en bonne santé à La Carrère. Une procuration notariée, du 24 mai 1780, nous l’y montre installé auprès de son père qui le charge de vendre deux journaux de terre. À cette occasion il reçoit le titre de « Capitaine aide-major des troupes de la marine. » Bernard Massonneau dut mourir peu de temps après, car des actes notariés des années suivantes ne mentionnent plus que son fils aîné, par exemple, divers actes de 1783. Voici le début d’un acte du 17 mai 1786 : « Dans la ville de Gontaud, en Agenois, pardevant nous notaire royal, fut présent noble (une complaisance du notaire !) Pierre-Joseph Gaspard de Massonneau, sieur de La Carrère, ancien officier major de la marine pensionné du roy… »
- ↑ Dans divers contrats, Marc Pierre prend le titre de sieur de Du Champ. Il n’a malheureusement pas continué le livre de raison de son père et s’est contenté d’y inscrire ses revenus et ses dépenses. Je n’en tirerai que cette seule note : « Compte et produit de la récolte de La Carrère en bled froment, seigle, chanvre et vin, par la vente faite de tout ce produit j’en ay retiré la somme de 1050 livres, de quoy il faut soustraire les impositions de la même année (1790) et qui s’élèvent à la somme de 116 livres 2 sols 4 deniers ». Aujourd’hui le domaine de La Carrère, de la même contenance à peu près qu’en 1790 (10 journaux de 45 ares), est affermé 2000 francs. C’est la plantation du tabac qui a si fort élevé le revenu d’un domaine devenu à la mort de Marc Pierre, la propriété de mon père, petit neveu du dernier des Massonneau de La Carrère