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rement à elle pour l’éducation de mes enfants et l’administration de mon héritage, que je la charge de rendre à celuy ou à ceux de mes enfants mâles qu’elle en trouvera le plus digne, et qu’elle jugera à propos, à sa volonté, et par portions égales ou inégales à son choix, soit à son décés, ou à leur mariage, ou plutôt si bon lui semble. Je la nomme tutrice de ceux de mes enfants qui seront encore pupiles à mon décès. Je la dispense de prêter serment, de faire inventaire et de donner caution. Je la dispense même de faire inventaire dans le cas où il seroit demandé sous prétexte de légitime ou suplément, ou de la substitution fiduciaire cy-dessus ; et si elle pouvoit y être forcée en justice, je réduis le legs de celuy ou ceux de mes enfants qui l’auroient demandé ou qui pourroyent l’inquiéter par quelque prétention quelconque, à leur légitime, et cinq sols en sus que je leur lègue seulement, et rien de plus…

« Je recommande, au surplus, à mon épouse d’aimer également mes enfants, de leur donner une éducation convenable selon Dieu et selon leur état, et à mes enfants d’aimer leur mère et de luy être obéissans, de s’aimer et servir réciproquement toute leur vie, et de prévenir toute discorde. L’union est l’âme des familles. Telles sont mes dernieres volontés, auxquelles je persiste. A Apt le quinze janvier mil sept cent quatre vingt cinq.

Signé : F. Pin[1].


Livres de raison de la famille de Belrieu dans les archives de cette famille périgourdine. Voir la France protestante, seconde édition, tome VI, additions, colonne 881.

Livre de raison de la famille Boisvert, de Marmande (XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle). Archives de M. Maurice Boisvert.

  1. L’auteur de ce testament mourut à Apt, le 11 juillet 1802, au moment même du rétablissement du culte, et les cloches de la cathédrale, muettes depuis si longtemps, sonnèrent pour la première fois à ses obsèques. Dieu devait bien cela à ce bon chrétien !
    Le testament de son fils Jules Pin, plus remarquable encore que le sien, a été publié dans la Vie domestique, par M. Charles de Ribbe, qui n’hésite pas à y voir une inspiration directe du testament de Tobie. M. de Ribbe a cité (Les familles, tome II, p. 274), le testament d’un autre des ascendants de M. Léon de Berluc Perissis, ajoutant que le testateur appartenait à une famille où si maintiennent les principes d’austérité ».