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p. 60). Extrait du livre de raison d’Ursule d’Agoult d’Ollières, veuve du Puget. (Cahier du XVIIIe siècle, aux Archives communales de Bras (Var).

Le livre de raison de Jean d’Antonnelle de Monlmeillan. M. le comte de Dienne, dont la Société nationale d’Agriculture vient de couronner un grand travail manuscrit sur le défrichement des marais de l’ancienne France, m’a fait l’honneur de me fournir la note que voici « C’est en recherchant des documents relatifs à ce personnage [le célèbre ingénieur d’Amsterdam, Van Ens, conseiller du roi Louis XIII, contrôleur de l’Argenterie et menus plaisirs de Sa Majesté, marie avec l’Arlésienne Marguerite d’Antonelle de Monlmeillan] que je découvris, parmi les manuscrits de la bibliothèque d’Arles[1], le livre de raison de Jean d’Antonelle [beau-frère de Van Ens]. Sur la couverture de ce volume, malheureusement incomplet et dont les notes ne remontent qu’à 1670, se lit ce quatrain :


Mors tua, mors Christi,
Fraus mundi, gloria Cœli,
Et dolor inferni
Sunt meditanda tibi.


En voici quelques extraits : 1670. L’on a remarqué, cette année, et les vieils gens ont asseuré qu’on n’avoit jamais veu une plus mauvaise année, d’autant que le bétail mesme n’a pas réussi, qu’on a presque perdu tous les agneaux de Crau, du moins les deux tiers : on a mal vendu la laine ; les moutons de Crau ne se sont pas peu

  1. On garde bien d’autres livres de raison dans la bibliothèque d’Arles, sans parler de la Chronique de Bertrand Boisset, si bien publiée par M. Victor Lieutaud, bibliophile parfaitement à sa place, soit quant au zèle, soit quant au savoir, quand il était le conservateur de la belle bibliothèque de Marseille. À côté de cette chronique, où figurent, comme dans l’Olla podrida de nos voisins, toutes sortes de choses, les baptêmes des onze enfants de l’auteur, les faits quotidiens de l’histoire d’Arles, les nouvelles du voisinage notamment de l’élection et de la mort des Papes d’Avignon, la plantation des vignes et la construction des caves, les grêles et les inondations, etc., divers mémoriaux de famille ont attiré l’attention d’un conseiller à la cour d’Aix, M. Fassin, dont les travaux enfouis dans un recueil arlésien, ne sont malheureusement connus de moi que par leur bonne renommée.