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Christ, qui de leur costé l’entretiennent si inégalement, et qui, à bien juger, est la cause fondamentale de noz maulx et le sera de nostre ruine, si on n’y pense et n’y pourvoit. Toutesfois par delà mesme, despuis la nouvelle de la conversion du Roy, les chrestiens de toutes nations ont conceu une très-grande espérance de luy pour le bien universel de la chrestienté, et les mescréants, Turcs, Mores, Noirs, sont en trez-grande peur et aprehension de leur ruine par son moyen. Ce seroit, à la vérité, le digne faict d’un roy grand et très-chrestien et l’entreprise n’en seroit pas si malaisée que plusieurs le penseroient. Et me semble bien que oeulx qui pour l’establissement d’un Estat n’ont esgard qu’aux royaumes circonvoisins, sans faire passer la mer à leurs discours, sont de maulvais géographes et pires politiques. Mais laissant ces choses à ceux qui y peuvent et doivent remédier, je vous diray que j’ay désiré par celle-cy me rementevoir en voz bones graces et recognoistre la possession du lieu qu’il vous a pieu me doneron vostre amitié. J’ay aussy vouleu donner ce moyen à M. de Matenfant d’estre cogneu de vous comme il désire. Je omy que vous jugerez qu’il ne desmant la vertu et hounesteté de MM. de Pressac et de La Terrasse, isaistres des reqnestes, ses père et oucie, nos cytoyens et mes bons seigneurs et amys. Monsieur Barravi m’a faict entendre qu’il vous envoyoit ma lettre et la copie que j’avoy faict faire des conciles que demandiés, &t qu’il il espéroit vous en envoyer une plus entière du collége de Foix. Si donc en quelque autre chose il vous plaist vous servir de moy, commandés-moy comme à celuy qui suis,

Monsieur,

Vostre très-humble serviteur,

G. MARAN.

De Thoulouse, ce 19 may 1594 (1).

()) Bibliothéqne nationale. Cot)e<<iM(W~yt~’ T~, P-TS. Lettre autographe.