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que 500 hommes, le reste loge chez des particuliers. J’ai chez moi le chirurgien major, ce qui me dispensera d’avoir des Hussards. Le corps des officiers est composé de jeunes gens d’élite ; je crois que nos dames s’apprivoiseront peu à peu à leurs énormes moustaches. Au reste la troupe est très bien disciplinée[1].


IV

Agen, 2 Septembre 1813.

Monsieur,

Mon plus grand empressement, à la réception de votre lettre, a été de me procurer les renseignements que vous me demandez relativement à la levée de 300,000 hommes. Dès que le Senatus Consulte parut, je pensai à vous et à votre fils. Je prévis les inquiétudes que cela allait vous donner. Je serais tenté de lui faire des reproches, car il y a de sa faute ; il devait se marier. Vous savez que nous en parlames lors de mon dernier séjour à Gontaud. Vous m’appre-

  1. J’ai négligé deux lettres de novembre 1803 et de janvier 1804 qui ne m’ont pas paru mériter l’honneur de l’impression. Je tire seulement de chacune de ces lettres deux petits passages relatifs à un incident que j’appellerai l’incident du miroir : « La dernière fois que j’étais à Gontaud, je fus prié par M. Flottard de Lubersac (sic pour Libersac) de retirer un miroir qu’il avait laissé ici chez une demoiselle. Je l’ai retiré, en effet, mais je ne sais comment le lui faire passer. Ni patron, ni voiturier ne veulent en répondre. M. Flottard me proposa de me le céder pour 12 livres. C’est là toute sa valeur. Si cela lui convient, je vous prie d’avoir la bonté de lui compter cette somme de laquelle je vous tiendrai compte. » La commission fut faite et l’arrangement conclu, comme nous l’apprend la lettre suivante « Je vous remercie des soins que vous avez bien voulu vous donner envers M. Flottard dans l’affaire du miroir ; il a bien fait d’accepter la proposition, car le miroir peut avoir perdu de sa valeur ; il sert à la toilette de mes filles depuis qu’il est dans la maison. Cette année-là, Proché n’acheta pas seulement le miroir, mais bien une prairie. On lit dans la lettre du 30 janvier 1804 Nous venons d’achetter une pièce de pré d’environ deux journaux, qui est entièrement enclavé (sic) dans nos possessions ; elle nous coute tout compris deux mille trois cens livres. »