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fils[1], non plus que Mr Dariscon. Le fils de M. Lucinet est encore à arriver[2].

Je doute beaucoup que l’abbé Geraud aille à Grateloup. Les habitants de la paroisse d’Unet l’ont demandé à l’évêque ; il est venu lui-même ici à ce sujet ; il se plait beaucoup à l’endroit où il est ; je crois qu’il y restera.

Vous avez donc un curé. Je vous en féliciterais si l’on ne m’avait assuré qu’il n’y resterait pas un an[3]. J’ignore comment on l’entendait. M. l’évêque est très embarrassé, il pleut chez lui un déluge de démissions, de pétitions, de réclamations, etc. Il est vrai que son premier travail n’a pas été au gré de tout le monde, mais aussi il est bien difficile de satisfaire tous les esprits.

Je vous salue bien affectueusement.

P.-S. Nous avons depuis quelques jours un superbe régiment de Hussards, beaux hommes bien montés, bien équipés. Le colonel est un jeune homme grand ami de Bonaparte qui a fait avec lui le voyage d’Egypte. On voit ici ce corps avec plaisir, mais comme la caserne ne peut contenir

  1. C’était Marguerite Chausenque, laquelle avait épousé, en septembre 1788, Pierre Laurent de Ricaud, conseiller à la Cour des Aides de Guyenne, mort le 19 juin 1803, et en avait eu Thomas Laurent, condisciple de mon père et son grand ami. Dans une lettre non datée, mais de la fin de juin ou du commencement de juillet 1803, Proché disait : « Nous avons perdu vous et moi un ami, en perdant M. Ricaut. Je le regrette sincèrement par rapport à lui et par rapport à sa famille qui avait besoin qu’il vécut plus longtemps, au moins jusqu’à ce qu’il eut terminé sa grande affaire (un long et grave procès). Le ciel en a disposé autrement ; cela est bien fâcheux… »
  2. C’est un appel presque désespéré que fait entendre le malheureux chef d’institution. La famille Lucinet habitait Puymiclan et la famille Dariscon habitait Gontaud. Plusieurs membres de cette dernière famille (de très vieille noblesse) seront mentionnés dans le Recueil de documents inédits Gontaudais annoncé plus haut.
  3. L’abbé Bernard-Alexandre Courrège fut nommé curé de Gontaud en octobre 1803. Il occupa ce poste jusqu’à sa mort (7 janvier 1817). Il eut pour successeur l’abbé Alexandre Descures, dont la famille avait habité Gontand pendant presque tout le xviiiie siècle. On retrouvera plusieurs fois le père et le grand-père de l’abbé Descures dans le recueil cité en la note précédente.