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Le serment a été prêté à la Préfecture à cause des ministres protestants qui l’ont prêté aussi en la même forme. Les prêtres des autres arrondissements fairont la même cérémonie devant leurs sous-préfets respectifs le 3 Brumaire prochain. J’omettois de vous dire que les curés et ministres protestants ont dîné à la Préfecture. Vous imaginez bien que tous n’y ont pas assisté[1].

Je vous prie de dire à Made Chausenque qu’on travaille à ses bamboches[2], et que je les lui ferai passer par la première commodité ; je lui présente mes respects, ainsi qu’à Mr Chausenque. Mon épouse et mes filles me chargent de vous dire mille choses de leur part, aussi bien qu’à Larroque[3].

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement votre très humble et très obéissant serviteur.


III


Agen, 1 frimaire ’an XII (23 novembre 1803).

Monsieur,

Il est vrai que j’étais très inquiet de n’avoir pas de vos nouvelles, mais j’étais bien éloigné d’attribuer votre silence

  1. Proché a donné beaucoup moins de détails dans sa Chronique sur la mémorable journée. Voici tout ce qu’il en dit (page 94) : « Le nouveau clergé organisé d’après les arrêtés du gouvernement des consuls, a été installé le 20 octobre 1803, par Mgr Jacoupy, évêque. Les curés ont prêté serment sur l’Evangile en présence du préfet et des autres autorités, dans l’église Saint-Caprais, qui, à l’avenir, sera la Cathédrale, et portera le nom de Saint-Etienne, patron du diocèse. »
  2. Le mot n’a pas été admis (avec cette acception) dans le Dictionnaire de l’Académie française. Cette sorte de chaussure contemporaine des Soques, dont nous avons trouvé mention plus haut, a disparu de la circulation à peu près en même temps.
  3. C’était le nom sous lequel mon père était connu. J’ai entendu beaucoup de vieillards qui ne l’appelaient qu’ainsi, y compris son compatriote et ami Vincent de Chausenque.