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femme ne consiste pas seulement en sa chasteté, mais en sa modestie et en toute autre sorte de bienséance. L’infatigable mentor engage Mme  de Flamarens à continuer à mener une vie vertueuse et exemplaire. Autant Chapelain aime à conseiller la vaillante femme, autant il aime à la louer. Sa lettre du 10 août déborde d’enthousiasme : « Madame, je ne fus jamais si touché ni si consolé tout ensemble d’aucune lettre que je l’ay esté de celle que je receus il y a trois jours de vous. J’y ai trouvé mille traits de sagesse, de crainte de Dieu, de bon naturel, de patience, d’intelligence, et en un mot de tout ce que j’ay souhaitté qui fust en vous pour vous rendre accomplie. »

Dix-huit années s’écoulèrent, pendant lesquelles Mme de Flamarens, veuve, comme nous l’avons vu, en 1652, dut continuer à vivre en province, plus malheureuse, mais non moins résignée que jamais. Quand la correspondance de Chapelain, pour nous interrompue, de janvier 1641 à janvier 1659, par la perte d’un volume du recueil qui était encore complet vers le milieu du siècle dernier[1], nous remet en présence de la marquise, c’est à Buzet que nous la retrouvons (18 juillet 1660). L’ami toujours fidèle lui donne (tome ii, p. 90) les meilleurs et les plus affectueux conseils au sujet de ses enfants, dont l’aîné a été envoyé au maréchal d’Albret. Mme de Flamarens voulait marier son fils. Chapelain oppose à ce projet de sages observations : « Mais que ces bons mariages sont rares et qu’il faut de bonheur et d’industrie pour les faire réussir ! Où sont les filles qui se veulent bien confiner comme vous dans une province, dont elles n’entendent ni la langue, ni les mœurs ?… »

C’est encore des enfants de Mme de Flamarens qu’il s’agit dans cette lettre du 8 mai 1661 (p. 133-135) :

Madame, je reçois beaucoup de consolation de celle que vous a

  1. Voir l’Avertissement placé en tête de mon premier volume, p. xi-xii.