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fort curieuse que j’avais eu jadis à peine le temps de parcourir à la Bibliothèque Nationale et que j’ai été bien heureux de pouvoir savourer à mon aise[1].

Combien d’autres volumes mériteraient notre attention ! Je citerai particulièrement, en ce qui regarde le XVIe siècle :

L’Histoire Apostolique d’Abdias, premier evesque de Babylon, institué par les Apostres, tournée d’Hebreu en Grec par Eutrope, puis en latin par Jule Africain aussi evesques (sic), et nouvellement traduitte en nostre vulgaire. Paris, chez Guillaume Guillard et la veufve Amory Vuazancore, à l’enseigne Saincte-Barbe, en la rue Saint-Jacques, 1564, I volume in-12.

Cette traduction d’un ouvrage apocryphe autant que fameux n’a pas été mentionnée dans le Manuel du Libraire, quoique presque introuvable. Barbier (Dictionnaire des ouvrages anonymes) n’a pas cherché à nous faire connaître le traducteur de 1564. C’est l’occasion, à propos d’anonymes, de rappeler que j’ai naguères donné, dans le Polybiblion, une assez longue liste de bouquins de la collection de Mlle Gonin, dont Barbier et ses continuateurs n’ont pas dévoilé les auteurs. M. Techener, dont cette liste avait attiré l’attention, a exprimé la crainte (Chronique du Bulletin du Bibliophile) que l’on ne parvînt jamais à délier les cordons d’aussi vieux masques. Mais, en bibliographie comme en toute autre affaire, il ne faut jamais se désespérer trop tôt, et j’attends, la tête appuyée sur l’oreiller d’une douce confiance, la prochaine édition fort augmentée du Dictionnaire des ouvrages anonymes.

Saint-Augustin : De la Cité de Dieu contenant le commencement et procez d’icelle cité avec une deffence de la Religion chrestienne contre les erreurs et medisances des Gentils, heretiques et autres ennemis de l’Eglise de Dieu, illustrée des commentaires de Jean Louis Vives de Valance, le tout fait français par Gentian Hervet d’Orléans, chanoine de Rheims, et enrichie de plusieurs annotations des histoires anciennes et modernes par François de Belleforest, Comingeois,

    attendant l’impression de la correspondance même de Peiresc. C’est ce que l’on appelle peloter en attendant partie.

  1. La vie du R. P. Marin Mersenne, théologien, philosophe et mathématicien de l’ordre des Père Minimes par F[rère] H[ilarion] D[e] C[oste]. Paris, Cramoisy, 1649, in-8o. L’exemplaire de Mlle Gonin est recouvert de ce parchemin aux tons ambrés qui est si agréable à l’œil des bibliophiles.