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vous remercie bien du soing ; si vous la pensez avoir, il fauldra prier M. d’Andrault[1] de la faire tenir à Paris chez M. du Puy et de là je la retournerai plus facilement que par Thoulouse, si ce n’est que le fardeau ne fut trop grand pour un homme de cheval, auquel cas, mon homme le pourroit apporter en s’en revenant, et toujours payera-t-il le sculpteur qui l’aura moullée[2]. »

De même que la Chronique Bourdeloise nous a fourni les premières révélations sur la Messaline, la continuation de cette chronique « depuis le mois de décembre 1671,


    n’est pas ordinaire », dit M. Ruelens, « puisque ses œuvres ont été attribuées à Ferdinand Bol, à Van Dyck, à Rembrandt, que le Musée de Bordeaux possède un tableau qui, dans le catalogue de MM. Lacour et Delpit, est mentionné sous le no 109, et dans le catalogue de M. Émile Vallet sous le no 324 ? Dans le premier de ces catalogues, le tableau est attribué à Jean Fredeman Devries né en 1527, imitateur de Ruysdaël, et dans le second de ces catalogues, à Renier Van Vries, fin du XVIIIe siècle. Suivant une piquante remarque que j’emprunte à une lettre de mon maître et ami M. Jules Delpit, « les premiers rédacteurs auraient commis une belle erreur en disant que Devries imita Ruysdaël, puisque celui-ci lui est postérieur, mais le second n’en aurait-il pas commis une plus belle encore, en plaçant au XVIIIe siècle un tableau que ses prédécesseurs croyaient être du XVIe ? » La vérité est que, s’il s’agit d’Adrien de Vries et non d’un de ses homonymes, il n’aurait fallu le mettre ni aussi haut que le commencement du XVIe, ni aussi bas que la fin du XVIIIe. Adrien appartient à la première moitié du XVIIe siècle.

  1. Sur ce conseiller au Parlement de Bordeaux, grand ami du conseiller au Parlement de Provence, voir le premier fascicule des Correspondants de Peiresc. Dubernard, 1879, pp. 6 et suivantes. J’ai publié dans la Revue catholique de Bordeaux du 16 novembre 1882 (pp. 696-698) un extrait d’une lettre de d’Andraut sur la procession du Jubilé à Bordeaux en 1636.
  2. Dans cette lettre, tirée du tome VI des Registres de minutes déjà si souvent cités, Peiresc accuse réception à M. de Vries du portrait du cardinal de Sourdis, ajoutant qu’il a trouvé ce portrait « très bien faict. » Il faudrait rechercher cette toile. M. Ruelens serait tenté de croire que c’est le tableau du Musée de Berlin classé sous le no 803. Voir le catalogue publié en 1878 par le Dr Julius Meyer et le Dr W. Bodde, p. 442. Le passage relatif au moulage demandé à de Vris est à la page 13 du tirage à part de la notice de M. Ruelens. Le passage relatif au dessin demandé l’année précédente au même artiste est à la page 52.