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Gabriel de Lurbe. Voici comment l’auteur de la Chronique Bourdeloise[1] raconte la découverte des antiquités romaines parmi lesquelles brillait la Messaline (f° 37, vo) :

« Le vingt-uniesme Juillet au dit an [1594] furent trouvées dans un champ hors la ville près le prieuré St-Martin, le long de la Divise, trois grandes statues de marbre blanc, avec quelques inscriptions latines, et autres antiquités, comme il appert amplement par le discours sur ce fait, cy-après inséré. Lesquelles statues et inscriptions, les Maire et Jurats en mémoire de l’antiquité, ont fait dresser et eslever en la maison de ville dans des niches richement élabourées, avec les armoiries du Roy et de la dite Ville, estant escrit au dessoub en un marbre, ce que s’ensuit :

M. S.

Statuas Drusi Cœs. Claudi Imp. et Messalinæ Gothorum injuria mutilas, e ruderibus collis Iudaici, M. Donzeau Supp. Aquitaniæ, prope sacellum D. Martini extra muros, cum superi. inscriptionibus, anno Christi 1594 erutas. Iac. de Matignon Franc. Maresch. Aquitaniæ Prorex, et Major civitatis, F. de Girard de Haillan scutifer[2], M. Thibaut Advoc., F. Fouques, P. de Fortage scutifer, I. de Guerin Adv., et I. de Guichener Iurati Burdigalenses, præf. urbis, G. de Lurbe et R. de Pichon Advoc. et sc. scynd. scr. civitatis hic in memoriam antiquitatis, et ad perpetuam Burdigalæ gloriam ponendas curarunt M. D. XCIIII.

MULTA RENASCENTUR. »

G. de Lurbe, nous l’avons vu, cite un discours spécial sur la découverte du 21 juillet 1594. Cet opuscule, écrit par lui-même, fut imprimé, d’abord séparément, peu de jours

  1. Bordeaux, Simon Millanges, 1594, in-4o.
  2. C’était le frère aîné de Bernard de Girard dit Haillan, historiographe de France, né à Bordeaux en 1535.