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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

Monsieur Aubery du Maurier[1] luy legua par testament tous ses instruments de mathématique et toutes ses machines et vingt volumes à choisir de ses livres, lesquels il a receu des mains de Monsieur son frère, cet illustre gentilhomme qui nous a donné Dissertatio de mari Balthico etc… livre curieux pour l’histoire[2].

1645. — Aagé de cinquante et quatre ans.

Il estoit à Paris.

Il fut receu professeur du Roy es mathématiques[3] par la mort de M. Stella à la sollicitation que luy en fict M. le cardinal de Lyon, grand aumosnier de France, etc., son amy[4].

Parut son Oratio inauguralis, dédiée à ce cardinal, 4o[5].

Au mois de may il escrit deux lettres au Père Cazrœus, de Proportione qua, etc[6].

1646. — Aagé de cinquante et cinq ans.

Il estoit à Paris.

  1. Daniel Aubery du Maurier, né à Paris, le 9 décembre 1612, qui fut aide de camp dans l’armée du duc d’Enghien et périt à la bataille de Nordlingen, le 3 août 1645, et auquel la France protestante (t. I. 1676, col. 455) donne cet éloge qui s’accorde si bien avec la mention du legs fait à Gassendi : « Il passait de son temps pour exceller dans toutes les parties des mathématiques. » C’était le troisième fils de Benjamin Aubery, sieur du Maurier, le célèbre ambassadeur de France en Hollande, l’ami de Peiresc, de Grotius, des frères Du puy.
  2. Louis, le second fils de Benjamin, né à Paris le 24 juillet 1609, mort en son château de Maurier en 1687, est l’auteur des Mémoires pour servir à l’histoire de Hollande (1680, in-8o). Les rédacteurs de la France protestante qui le présentent (t. I. col. 457) comme « le plus connu des quatre fils de Benjamin Aubery, » n’ont pas cité la dissertation ici mentionnée. Elle est fort rare, du reste, comme nous l’apprend en ces termes M. B. Hauréau (Histoire littéraire du Maine, nouvelle édition, tome 1er , 1879. p. 195) : « D’anciens catalogues attribuent, en outre,  à Louis Aubery, un libelle anonyme que nous ne connaissons pas, et qui ne se trouve mentionné ni dans la Bibliothèque d’Ansart, ni dans la notice de Ch. Ancillon, ni dans le Dictionnaire de M. Barbier, ni même dans la Bibliothèque de droit de Martin Lipenius. En voici le titre, tel qu’il est rapporté par M. Desportes (Bibliographie du Maine ; il est aussi désigné à la page 134 de la Bibliothèque Bulteau) : Super vetere Austriacorum proposito de occupando mare Baltico, omnibusque Poloniæ et septentrionalis Germaniæ mercaturis ad se attrahendis in Galliarum et fœderati Belgii detrimentum’’Paris. 1644, in-4o. Cette dissertation, qui doit être intéressante à plus d’un titre, se place à côté des traités de Grotius, de Selden, de Graswinckel : nous regrettons vivement de n’avoir pu la rencontrer »
  3. Voir le Mémoire historique et littéraire sur le collége royal de France, par l’abbé Goujet (3 vol. in-12, 1758, t. II. pp. 157 et suiv.)
  4. Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu, frère aîné du cardinal de Richelieu, avait connu et apprécié, étant archevêque d’Aix (1626-1628), son futur protégé.
  5. Ce fut le 23 novembre que fut prononcé ce discours d’inauguration qui fut trouvé très-beau (Bougerel, p. 279.)
  6. Nous avons déjà vu la première lettre du P. Cazrœus mentionnée à l’année 1642.