Page:Tamizey de Larroque - Documents inédits sur Gassendi.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

Au mois de décembre il est à Aix ; escrit deux letres à M. Du Puy de Motu impresso, etc[1].

1641. — Aagé de cinquante ans.

Il va à Paris au mois d’Aoust[2], ayant esté esleu dans l’Assemblée du clergé à Mante agent général du clergé de la province pour l’Assemblée générale du clergé de France qu’on tenoit à Paris, mais un certain Hugues, grand vicaire en l’église d’Ambrun[3], luy disputa cete charge et, pour ne perdre son temps dans la chicane des procez, etc., il luy quitta cete charge et s’accommoda avec luy moyennant 8 000 livres, de quoy il a touché seulement 4 000 livres avec beaucoup de peine[4].

Il observe l’éclipse à Paris.

M. de Chante-Clere luy lègue par testament 1 000 livres qu’il a receu[5].

Parut son livre Vita Peireskii senatoris Aquensis, 4o[6].


    alors professeur de philosophie à Boulogne, et que l’on regardait comme un des plus savants hommes de l’Italie, le livre de Bougerel (p. 188).

  1. Bougerel (Catalogue, p. 464) met en 1642 l’impression des deux lettres écrites à Pierre Du Puy le 20 novembre et le 10 décembre 1640, et il ajoute qu’une troisième lettre au même érudit parut en 1649 avec une vive préface de Mathurin de Neuré, le gouverneur des princes de Longueville, contre J.-B. Morin. Les trois lettres ont été recueillies dans les Œuvres complètes.
  2. Il convient de faire observer que Gassendi était déjà à Paris au commencement de février 1641 : le 9 de ce mois, il alla faire une visite à son vieil ami le P. Mersenne (Bougerel, p. 191). Il quitta Paris le 25 du même mois, pour se rendre à Mantes (Seine-et-Oise), d’où il revint bientôt à Paris. Ce fut alors, comme l’a rappelé M. Jules Loiseleur dans son remarquable travail sur les points obscurs de la vie de Molière (no du 15 octobre 1876 du journal le Temps), que Gassendi fut le professeur de philosophie du jeune Poquelin, de Bernier et de Chapelle.
  3. Ce certain Hugues, comme le désigne trop dédaigneusement notre auteur, était le neveu de Guillaume d’Hugues, archevêque d’Embrun. La famille d’Hugues était une des bonnes familles de Provence. Voir le Nobiliaire de Provence, par l’abbé Robert de Briançon (Paris, 1693, t. II, fo 233).
  4. Voir sur cet accommodement les Mémoires de celui-là même qui contribua le plus à l’obtenir, l’archevêque de Toulouse, Charles de Montchal (2 vol. in-12, 1728 ; passim, mais surtout t. II, p. 240, où on lit que les commissaires considérant « que le sieur Gassendi, personnage de grande littérature, qui avoit le plus de voix pour être agent, aimoit mieux manier ses livres qu’il traite si dignement, que les sacs des procès et papiers du clergé, desquels ledit sieur Hugues avoit plus de connoissance, contentèrent l’inclination des deux et firent l’avantage du clergé ; en les disposant à partager les appointements de la charge (4 000 livres par an). » Conférez les Lettres, Instructions diplomatiques et Papiers d’État du cardinal de Richelieu, recueillis et publiés par M. Avenel, t. VI, p. 862.
  5. Quelque parent, sans doute ; peut-être un fils, de ce Charles de Chanteclerc, mort conseiller d’État en 1620, et qui, selon la formule employée par les rédacteurs du Moréri, donna « des preuves de son érudition » dans divers écrits publiés de 1610 à 1616.
  6. Le livre parut en septembre, chez Cramoisy. Bougerel en donne une excellente analyse (pp. 203-206) et raconte ensuite fort bien l’histoire de ce livre, qui reste un modèle de biographie (p.207-210).