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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

Eclipsis solis ambo ; frater germanus Joannes Gessendus aderat observabatque, etc[1].

1622. — Aagé de trente et un ans.

Il continue d’estudier (sic pour enseigner) à Aix.

Vide Præfat. ad Aristoteleos.

Les pères Jésuites s’introduisant dans cete ville, et s’emparant tout aussitôt du collége, il fut contraint d’achever son cours commencé dans le quartier de Saint-Jean, M. Antoine d’Arbaud, sieur de Bargemon, son amy, pour lors chanoine de l’église métropolitaine de Saint-Sauveur d’Aix, à présent Évesque de Sisteron[2], luy donne une grande sale chez luy pour cet effect.

Il s’en va en son bénéfice à Digne, et presche souvent avec grande suite.

1623. — Aagé de trente et deux ans.

Eclipsis lunæ.

Il va à Grenoble pour les affaires de son chapitre et loge avec M. le président Chaffaut, son amy[3], où à ses heures perdues il revoit Adversus Aristoteleoset le fait imprimer par les prières de ses amis qui, en ayant des copies, le menaçoient de le faire imprimer ailleurs[4]. Vide Præfat. ad Aristoteos, etc., Valesio, etc.[5].

    fils s’appelait Henri de Faur, seigneur de Tarabel (seigneurie apportée dans la famille par Jeanne de Custos, dame de Tarabel, femme de Gui de Faur) ; il fut successivement (voir le Moréri de 1759, t. V, p. 53) conseiller au parlement de Toulouse, maître des requêtes, conseiller d’État ; il fut sur le point d’être nommé premier président du parlement de Provence, et mourut premier président du parlement de Pau. Il avait écrit à Gassendi (de Paris, en mars 1621), en lui envoyant le livre : de la Sagese, par Charron, une lettre où il lui promettait d’être toujours un panégyriste continuel de ses vertus et un de ses amis les plus dévoués. La réponse de Gassendi est du 8 avril (voir l’analyse de cette réponse dans le livre de Bougerel, p. 13) : Gassendi y loue beaucoup le livre de Charron, et y parle avec autant d’admiration que de reconnaissance du prieur de la Valette.

  1. Ce Jean Gassendi, frère de Pierre, n’est pas une seule fois nommé dans les cinq cents pages du volume du P. Bougerel. À plus forte raison a-t-il été oublié par les autres biographes.
  2. Antoine d’Arbaut de Matheron, seigneur de Bargemon, qui, selon le P. Columbi, cité par le Gallia christiana (tome I, col. 505), fut un homme des plus distingués par sa naissance, par son esprit et par son savoir, gente, ingenio scientaque clarissimus. Comme cet ami de Gassendi gouverna l’église de Sisteron depuis l’année 1648 jusqu’au 26 mai de l’année 1666, on voit par la phrase : à présent évêque de Sisteron, que nos mémoires ont été écrits avant 1666, mais nous trouverons tout à l’heure un autre passage qui prouve que leur rédaction doit être placée avant 1658.
  3. Inconnu à Bougerel et à tous les autres biographes de Gassendi.
  4. Nous savons par la propre déclaration de Gassendi (en la préface de l’ouvrage) que David Tavan, sieur de Lautaret, docteur en médecine, le menaçait sans cesse de faire imprimer ses cahiers, quelque imparfaits qu’ils fussent.
  5. M. de Valois, alors trésorier de France à Grenoble, était un des correspondants et amis de Gassendi. Ce fut avec lui que, l’année suivante, en mars, comme l’astronome provençal le constate en ses De rebus cælestibus commentarii, il fit des observations à Vizille (aujourd’hui chef-lieu de canton du département