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che en offrant aux deux frères un rosier bigarré, surtout en leur offrant la tubéreuse, fort rare encore, qu’ils cultivent depuis plus de dix-huit ans et ont représentée dans une des planches du Jardin du Roy de 1608. Peiresc désirait avoir depuis longtemps cette belle plante, et dès le mois de mars 1625, un de ses correspondants, le Dr Novel, en recherchait vainement des exemplaires en Espagne et en Portugal. Le Dr Hamy fait suivre cet indiscutable exposé de la terrible conclusion que voici (p. 12, note 2) « Ce n’est donc point Peiresc, ainsi que M. Tamizey de Larroque l’a supposé, qui a fait connaître la tubéreuse… »[1] Où se pend-on ? Ce qu’il y a de particulièrement pénible pour moi dans ce petit acte d’accusation, devant lequel je n’ai qu’à m’incliner, c’est que je me suis servi de mon erreur pour escamoter une pièce de dix fr. à une dame de mes amies (honni soit qui mal y pense !) Voici ma confession complète : c’était à l’époque où je

  1. Mon honorable et invincible contradicteur renvoie aux Lettres de Peiresc aux frères Dupuy (T. I, p. 651) et aux Lettres inédites du docteur A. Novel (fascicule XX des Correspondants de Peiresc. Aix, 1894, p. 16), où j’ai eu le malheur d’être récidiviste. Il aurait pu renvoyer encore aux Petits Mémoires inédits de Peiresc (Anvers, 1889, p. 75-76) où, dans une trop longue note, s’étale et s’épanouit mon erreur. Ce qui me consolerait presque de mon triple péché, c’est que j’ai eu un peu pour complice (je dis un peu parce que, en regardant de très près, on voit que le complice est loin d’en dire autant que moi page 97 du recueil plus haut cité), un spécialiste tel que mon cher confrère M. Joret, qui, vers la fin de cette année, publiera la première partie de son importante Histoire des plantes dans l’antiquité, ouvrage que je salue d’avance avec la double sympathie du curieux et de l’ami.