pas de dire : « Tiens ! le voilà parti pour les Bouches-du-Rhône ! Il va finir par mépriser notre pauvre Garonne ! »
Non, mes amis, je ne mépriserai jamais cette rivière qui est pour moi une vieille amie et presque une mère. Je veux toujours l’aimer mais on peut bien aussi aimer votre Rhône et dire comme dans la chanson « Entre les deux mon cœur balance. »
Voulez-vous que je vous aime encore plus, vous et votre si beau pays ? Il faut m’aider autant que vous le pourrez dans ma campagne pour mon brave Peiresc. Si vous vous y menez comme de vaillants chasseurs après un lièvre, si vous y allez de la langue, de la plume et tout aussi bien de la poche, je le tiens, mon monument.
Vous qui avez en votre nature toute la flamme de vos étés, si vous le voulez, vous allumerez tout, vous enlèverez tout. Ce sera comme la grande victoire que Marius remporta prés d’ici, quand il écrasa les Teutons.
Ah ! mes bons amis, il faut boire à cette si belle victoire, qui sera une gloire de plus pour mon pays d’adoption. Il faut tous ensemble crier : « Vive Peiresc, le roi des savants du Midi ! Vive votre terre, la reine ensoleillée et parfumée de toutes les terres de notre douce France ! Vive l’École de Lar, où l’on fait de si exquise musique et de si exquise poésie, et où il y a tant d’aimables hommes, que toute cette harmonie et toute cette bonté font penser à la maison du bon Dieu que je vous souhaite d’aller tous habiter, quand vous aurez atteint les années de Mathusalem ! »