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DE

TALLEMANT.

LES PUGETS (0. ’’.

Le fils d’un apothicaire de Toulouse, nommé Puget, vint à Paris qu’il n’avoit pas de souliers ; il fit quelques petites affairespour madame la duchesse de Beaufort (2), et le Roi ayant donné à sa maîtresse un office de trésorier de l’épargne de nouvelle création ; elle le vendit trente mille écus à Puget ; mais comme il n’avoit pas assez de bien pour le payer, un nommé Plassin, son beau-frère fils avoient tous deux épousé les filles d’une madame Prévost), en prit un quart, et

W Célèbres financiers qui n’ont pas laissé une bonne réputation, témoin ce passage d’un libelle du temps : « Les Pugets qui se sont van« tés d’avoir mangé en leur temps plus d’un million six cent mille « livres ; avoir entretenu toutes les belles g ;.... de Paris ; jouy des plus K relevées de France ; joué ez plus dissolus berlans, académies et tripots ; « bauffré les plus friands morceaux ; couru le bal, le ballet et le b, .i.l « partout ; eux, Cbariel, les Mont-Morts, Morans, Moreau, Almerats « et telle drogue de gens, ont mené ensemblement la vie non pareille « d’Antonius et de Cléopâlre. » {La Chasse aux larrons, ou Etablissement de la chambre de justice, par Jean Bourgoing (1618), p. 27.)

M D’autres disent qu’il a porté les livrées chez madame de Beaufort ; qu’ensuite il fut valet-de-chambre ; et que, comme il étoit assez agréable parmi les femmes, il lui plut et lui servit à ses amourettes. (T.)