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dit cela, et il l’a pris pour argent comptant. Voilà ce que c’est que de ne montrer pas ses ouvrages à quelque honnête homme !

Il eut dessein une fois d’acheter du Turc l’île de Chypre, et d’y mener une colonie. Il alloit pour faire un parti, à ce qu’on dit, avec le duc de Weimar, quand il fut blessé à la bataille de Reinfelden que donna ce duc, et après il mourut de sa blessure. C’étoit un petit homme de mauvaise mine. Il épousa mademoiselle de Sully qu’elle étoit encore enfant[1] ; elle fut mariée avec une robe blanche, et on la prit au col pour la faire passer plus aisément. Dumoulin, alors ministre à Charenton, ne put s’empêcher, car il a toujours été plaisant, de demander, comme on fait au baptême : « Présentez-vous cet enfant pour être baptisé ? » On leur fit faire lit à part ; mais elle ne s’en put tenir long-temps ; et quand on vint dire à M. de Rohan que sa femme étoit accouchée, il en fut surpris, car à son compte cela ne devoit pas arriver si tôt. On m’a dit que ce fut Arnauld du Fort, depuis mestre de camp des carabiniers, qui en eut les prémices. Le maréchal de Saint-Luc est apparemment celui qui l’a mise à mal, si quelque suivant n’a passé devant lui ; car, pour des valets, elle a toujours dit, en riant, qu’elle n’étoit point valétudinaire. (On appelle valétudinaires celles qui se donnent à des valets.)

    chez Louis Elzéviers, 1649, petit in-12, pag. 101 : « Les ruines de la superbe métairie de Cicéron, nommées Académia..... sont considérables...... pour les belles Œuvres qu’il y a composées, entre lesquelles sont renommées les Pendette. »

  1. Marguerite de Béthune Sully, morte le 22 octobre 1660.