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« me trompe, vous êtes cet homme-là. Venez plutôt voir chez ce miroitier. »

Il fit mettre dans sa cornette un moulin à vent,’et le mot Nargue Du Moulin, s’il ne tourne. A propos de cela, M. d’Ablancour dit que c’est de lui qu’il a appris tous les termes de la guerre et toutes les marches, et cela lui a furieusement servi dans ses Traductions. M. Fabert dit que c’est ce qu’il y trouve de plus admirable.

Son père le maria, en dépit de lui, à une laide fille, mais riche, nommée Chenevières elle est fille d’un oncle du baron Du Moulin qui l’a eue d’une de ses plus proches parentes ; cette fille n’a jamais été légitimée. Il n’en vouloit point ; et le jour que le contrat se devoit passer, il se déguisa en lavandière, et se mit à battre la lessive à une fontaine proche de la maison. Un avocat, ami de son père, qui venoit pour le contrat, le rencontra, et le fit résoudre à faire ce que son père souhaitoit. Il en a eu beaucoup de bien et tient bonne table ; c’est un original ; il pette, rotte et pue comme un bouc car, outre ses pets, il mâche toujours du tabac. Il est libre en paroles, et ne prétend se contraindre pour personne. Depuis quelques années,, il s’est mis à aimer les simples, et un jour il mena un curieux, par une gtpsse pluie, en voir un, disoit-il qui étoit unique, acuminatum, olens, recens, etc. C’étoit un étron qu’il venoit de faire dans une planche.

Un huguenot, qui s’appelle quasi comme lui, car il se nomme Des Moulins, Le Coq, frère de feu Le Coq, conseiller au parlement, écrit si mal qu’on ne peut lire son écriture. Quand il a fait une lettre, il la plie