Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/365

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


règne de peu de jours de M. de Beauvais. Madame de Senecey fit plus de bruit que toutes les autres ensemble. Elle avoit été assez adroite pour faire accroire à la Reine que ç’avoit été pour l’amour d’elle qu’on l’avoit chassée, et c’étoit pour l’intrigue de La Fayette. On lui destine la place de madame de Lansac, gouvernante du Roi ; mais elle, qui connoissoit bien à qui elle avoit affaire, dit qu’elle ne reviendroit point si on ne la rétablissoit dans sa charge. La Reine disoit : « Mais je suis la plus satisfaite du monde de madame de Brassac ; le moyen de la chasser ? Cependant madame de Senecey ne veut pas revenir autrement. » Elle se résout donc à donner congé à madame de Brassac, en lui disant qu’elle étoit très-contente d’elle, mais que madame de Senecey le vouloit. Voilà madame de Senecey en la place de madame de Brassac et de madame de Lansac. Madame de Brassac se retire avec son mari, qui étoit encore surintendant de la maison de la Reine. Il mourut un an ou deux après, et elle ne lui survécut guère.




ROUSSEL (JACQUES).


Roussel étoit fils d’un honnête bourgeois de Châlons, qui, par mauvais ménage ou autrement, fut contraint de faire banqueroute, si bien que M. Ostorne, greffier de Sédan, prit son fils comme par pitié, et le donna à M. de Gueribalde, qu’il avoit en pension chez lui avec beaucoup d’autres, pour aller au collége avec eux, et