serviteur David ; bras dessus, bras dessous, camarades comme cochons. »
Le jour de l’Ascension, décrivant la réception qu’on fit à Jésus-Christ au Ciel, il dit que Dieu dit à David : « Tenez la musique toute prête ; voici mon fils qui vient. »
Une fois, il fit des lettres-patentes du roi de Ninive : « Nous, Ninus, etc., à tous manants et habitants de notre bonne ville de Ninive, savoir faisons que, sur l’avis à nous donné par notre amé et féal maître Jonas, que Dieu, etc. ; avons ordonné et ordonnons que, etc. ; et parce que ledit maître Jonas est prophète dudit Dieu, etc. » Il y avoit dix fois ledit Jonas et ledit Dieu.
En carême, il compara un jour la charité à l’échelle de Jacob, et disoit que ce n’étoit pas une échelle de chêne ou de hêtre, mais que le premier échelon étoit hareng, le deuxième morue ; et ainsi de suite, il dit toutes les viandes de carême, « qu’il faut, ajouta-t-il, envoyer au couvent des Augustins[1]. »
Prêchant chez des religieuses qui l’avoient fort pressé de leur donner un sermon, il leur dit : « Eh ! bien ! me voilà ; à cause que je suis Boullanger, vous croyez que j’ai toujours du pain cuit ; mais vous ne songez pas combien j’ai de choses à faire. » Il se mit à leur raconter toutes ses occupations. Après, il compara une fille qui entroit en religion à un peloton. « Une novice, dit-il, c’est comme un morceau de bureau ou de papier sur lequel on commence à devider les premières aiguillées ; mais, quelque bien
- ↑ Lorsque les bouchers de Paris vendoient, malgré la défense, de la viande dans le carême, elle étoit saisie et envoyée aux Augustins chargés de la distribuer aux pauvres malades.