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  HouspillonsLES ENFARINÉS.

Houspillons des modes nouvelles,
Singes des galants de la cour,
Venez farcer à votre tour,
Car le théâtre vous appelle.
Si vous n’êtes enfarinés,
Adieu l’amour de la coquette,
Si vous n’êtes enfarinés,
Vous n’aurez rien qu’un pied de nez.

Enfarinez bien votre tête
Et les collets de vos manteaux ;
Vous en serez cent fois plus beaux,
Et ferez bien plus de conquêtes.
Si, etc.

Quand on vous voit passer on crie :
Meunier, à l’anneau ! à l’anneau !
Il ne faut pas faire le veau,
Ni vous fâcher que l’on en rie.
Si, etc.

Il commença une fois ainsi : « Foin du pape, foin du Roi, foin de la Reine, foin de M. le cardinal, foin de vous, foin de moi, omnis caro fænum. »

Il faisoit parler ainsi une fois les soldats d’Holoferne, après qu’ils eurent vu Judith : « Camarade, qui est-ce qui, en voyant de si belles femmes, tam delectas mulieres, n’ait envie d’enfoncer la barricade ? »

Je lui ai ouï prêcher sur la Transfiguration : « Cela se fit, dit-il sur une montagne. Je ne sais ce que ces montagnes ont fait à Dieu ; mais, quand il parle à Moïse, c’est sur une montagne ; il ne lui montra partout que son derrière, et parla à lui comme une demoiselle masquée. Quand il donne sa loi,