Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



MADAME DE LIANCOURT[1]
ET SA BELLE-FILLE[2].


Pour bien savoir l’histoire de madame de Liancourt, il faut un peu parler de son père et de son aïeul. M. de Schomberg, son aïeul, homme de qualité, amena des reîtres en France pour le service de Henri III. Il s’établit en France et à la cour ; il se mêla de beaucoup de choses, mais il laissa à sa mort ses affaires si embrouillées que sa femme fut long-temps sans oser sortir de chez elle de peur qu’on ne l’arrêtât. Enfin, M. de Neubourg, père de madame du Vigean, qui étoit un homme intelligent et secourable, par amitié prit soin des affaires de cette maison, et la mit en état de se pouvoir maintenir.

Ce même M. de Neubourg eut la même charité pour M. de Praslin, et lui aida si vertement qu’il maintint son rang à la cour, eut le loisir de pousser sa fortune, et se vit enfin maréchal de France.

  1. Jeanne de Schomberg, mariée en 1618 à François de Cossé, comte de Brissac, avec lequel son mariage fut déclaré nul ; remariée en 1620 à Roger Du Plessis de Liancourt, duc de La Roche-Guyon. Elle mourut le 14 juin 1674.
  2. Anne-Élizabeth de Lannoi, mariée en 1643 à Henri Roger Du Plessis, comte de La Roche-Guyon, et en secondes noces, en 1648, à Charles de Lorraine, prince d’Harcourt, depuis duc d’Elbeuf. Elle mourut en 1654.