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chale étoit d’un tempérament doux et mélancolique ; cette fille étoit fort sage et fort aimable. Aussi la maréchale l’aimoit jusqu’à lui faire des bouillons quand elle étoit malade, et elle l’étoit souvent. La maréchale lui avoit donné une petite terre que l’autre lui rendit par son testament.

La maréchale n’avoit que cinquante-sept ans quand elle est morte ; mais il étoit temps qu’elle mourût, car elle ne pouvoit plus subsister : le jeu et Monferville l’avoient incommodée ; cependant elle n’a pas laissé un sou de dettes. Quand elle alloit faire un voyage, elle payoit tout ce qu’elle devoit. Elle tomba malade à Poitiers en passant ; elle vouloit aller voir ses parents. Elle mourut faute de sang ; on ne lui en trouva pas une goutte dans les veines.




LE PAILLEUR.


Le Pailleur, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois, étoit fils d’un lieutenant de l’élection de Meulan. Il étudia jusqu’en logique ; il écrivoit bien : on le met aux finances ; le voilà petit commis de l’épargne. Il ne put souffrir les pillauderies qu’on y faisoit, car on griveloit sur les pensions qui s’y payoient ; il se retira chez le feu président L’Archer, père du dernier mort ; il étoit un peu son parent.