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trouvé après sa mort qu’il avoit fait beaucoup de notes sur la Bible. Quand il eut traité de cette charge, il vint voir mon père : « Monsieur, lui dit-il, j’ai ce matin été au palais pour ce traité. Jésus ! que de bonnets carrés ! cela m’a fait peur. » Regardez si cela étoit raisonnable pour un homme qui étoit frère, fils et petit-fils de présidents.

Gassion, étant maréchal-de-camp, maltraita un commissaire de l’artillerie ; cet homme s’en voulut ressentir. Le cardinal défendit à Gassion de se battre contre celui-là. Paluau, aujourd’hui le maréchal de Clairambault, plutôt pour essayer si Gassion étoit aussi vert-galant à l’épée qu’au pistolet, l’appela pourtant pour cet homme. Gassion dit la défense du cardinal : « Mais pour vous, monsieur, je vous en donnerai le divertissement quand vous voudrez. » Ruvigny servit Paluau ; Paluau fut blessé au bras, et ils en étoient aux prises et ne se pouvoient faire de mal l’un à l’autre, quand ils prirent Ruvigny pour témoin de l’état où ils se trouvoient. Ruvigny étoit à les regarder, car Saurin, officier du régiment de Gassion, lâcha le pied. Gassion le cassa.

Quand il eut persuadé à M. le duc d’Enghien de donner la bataille de Rocroy, en lui représentant que, quel qu’en fût le succès, on ne punissoit point des gens de sa qualité, pour lui, il butoit à se faire maréchal de France, en mettant M. d’Enghien de son côté.

Un gentilhomme, pris par les Espagnols, fut mené au comte de Fontaine, qui lui demanda plusieurs choses, et principalement si Gassion y étoit. « Oui, monsieur, il y est. — Si vous le dites, je vous ferai donner du pistolet par la tête. » Nous parlerons de