Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que la comtesse Alix[1] en donna à mon quarantième aïeul, etc. »

Il imprima ensuite le Socrate chrétien ; il y mit un avant-propos, où il parle à un homme qu’il appelle Monseigneur, sans queue. Il prétendoit que M. Servien devineroit que c’étoit lui ; et dans ce même volume, où il y a plusieurs autres pièces, il y a un traité de ce mot Monseigneur, où il en blâme l’abus, et ne met que monsieur mon cousin à M. le président de Nesmond. À cette dissertation sur les sonnets de Job et d’Uranie, il ne vouloit mettre pour titre que Dissertation sur les deux sonnets, disant qu’on savoit assez qui ils étoient. Il y a de pauvres choses dans cette dissertation.

Voici encore une chose qui ne s’accorde guère avec le Socrate chrétien. Un avocat d’Angoulême, en plaidant contre lui, avoit dit quelque chose d’un peu fort. Balzac le rencontre par la ville et lui donne un coup de houssine ; sans les grands seigneurs du pays qui s’en mêlèrent, et qui prirent le parti de Balzac, il n’en eût pas été bon marchand.

En récompense, le Roi, la Reine et le cardinal Mazarin lui firent, à ce qu’il dit, bien des honneurs quand on alla à Bordeaux en 1650, au mois d’août.

Depuis sa mort, on a publié l’Aristippe, qui est un fragment du Prince, qu’il a fait pour donner sur les doigts aux rois fainéans et à leurs ministres, pour ne pas dire à leurs maires du palais. Il a cru, le bonhomme, qu’il y avoit en lui de quoi faire un Socrate et un Aristippe tout ensemble ; cependant cet homme qui est

  1. Je pense que c’étoit une comtesse de Toulouse. (T.)