BALZAC.
Balzac se nomme Jean Louis Guez[1] ; il est fils d’un homme d’Angoulême qui avoit du bien ; mais M. de Montausier dit que cet homme a été valet chez M. d’Espernon. Balzac est une terre. Ce M. Guez a vécu plus de cent ans. Quelques années devant que de mourir, il écrivit à M. Chapelain pour faire, disoit-il, amitié avec lui, au moins par lettres, et qu’après avoir ouï dire tant de bien de lui à son fils, il vouloit avoir cette satisfaction-là en mourant.
On connut Balzac par son premier volume de lettres ; il étoit alors à feu M. d’Espernon, à qui il ne put s’empêcher d’envier deux lettres qu’il avoit écrites pour lui au Roi[2]. Il est certain que nous n’avions rien vu d’approchant en France, et que tous ceux qui ont bien écrit en prose depuis, et qui écriront bien à l’avenir en notre langue, lui en auront l’obligation. Celles qu’il a faites depuis ne sont pour l’ordinaire ni si gaies ni si naturelles, et il a eu tort d’avoir eu pour ses ennemis la complaisance de n’écrire plus de la même sorte.
Le cardinal ne trouva nullement bon qu’il ne lui eût