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Elle ne voulut pas lui en avoir l’obligation : Galand paya pour Camus[1].

Ces sottes femmes, en parlant d’elles, disent : Des femmes de notre condition, et ces femmes de condition ont laissé mourir quasi sur un fumier leur cadet, le petit Camus ; à peine eut-il une bière. Ce fut mademoiselle de Bussy, dont il avoit été un peu épris, qui lui fit administrer les sacrements à ses dépens.

Enfin, l’année de Pontoise ne finit point que madame la présidente ne se mît dans un couvent ; ce fut aux filles de Saint-Thomas, près la porte de Richelieu : elle y entra par surprise, car l’archevêque crut que c’étoit pour quelque retraite de dévotion, et lui accorda cela comme à la belle-sœur de madame de Toré[2], qu’il connoissoit fort à cause de Saint-Cloud. Le Cogneux y fut promptement ; elle lui dit qu’elle ne s’étoit pas mise dans un couvent pour en sortir, et lui tourna le dos. Lui, fit faire aux religieuses toutes les significations nécessaires. L’archevêque la voulut faire sortir ; il ne voulut pas, car il la pouvoit tirer de là quand il eût voulu. Elle et sa sœur dirent cent sottises à la grille à madame Pilou, qui y fut pour mettre les holà. Elle parloit pourtant de son mari avec respect, et s’en remit à M. de Mesmes et à M. de Novion, et prétend sur toutes choses que le secrétaire sorte. Lui, ne la voulut recevoir que comme il lui plaisoit, sans conditions, car il vouloit mettre des gens affidés auprès d’elle pour

  1. Il s’étoit ruiné à faire le beau, et à se fourrer parmi les gens de cour. (T.)
  2. Madame de Toré étoit sœur du président Le Cogneux. (T.)