quinze livres en petit papier et vingt-cinq en grand (car les auteurs aiment fort le grand volume depuis quelque temps). Il s’avisa d’une belle invention ; il associa deux personnes pour ne leur donner qu’un exemplaire au lieu de deux, comme à madame d’Avaugour[1] et à mademoiselle de Vertus[2], sa belle-sœur, qui, quoiqu’elles fussent alors à Paris ensemble, sont pourtant pour l’ordinaire fort éloignées l’une de l’autre, car la première demeure en Bretagne et l’autre ici ; comme à M. Patru et à moi, qui sommes logés à une lieue l’un de l’autre ; à M. Pellisson et à un de ses amis[3], qui est secrétaire de Bordeaux, ambassadeur en Angleterre. Il en a donné même à quelques-uns à condition de le laisser lire à tel et à tel ; mais à ceux qu’il craignoit, à des pestes, il leur en a donné un tout entier, comme à Scarron, à Boileau[4], Furetière et autres. Voici encore une sordide avarice et ensemble une vanité ridicule. Il a dit qu’il lui coûtoit quatre mille livres pour les figures, qui, par parenthèse, ne valent rien ; cependant il est constant qu’outre cent exemplaires que Courbé lui a fournis, dont il y en a
- ↑ Françoise de Balzac-Clermont d’Entragues, seconde femme de Louis de Bretagne, marquis d’Avaugour, comte de Vertus.
- ↑ Catherine-Françoise, demoiselle de Vertus, morte à l’âge de soixante-quinze ans, en 1692. Ce fut elle qui se chargea de la pénible mission d’annoncer à madame de Longueville la mort de son fils, tué au passage du Rhin. (Voyez la lettre de madame de Sévigné du 20 juin 1672.)
- ↑ La Bastide. (T.)
- ↑ Il s’agit ici de Gilles Boileau, frère aîné de Despréaux. Ce dernier n’étoit pas encore connu en 1656, époque de la publication de la Pucelle de Chapelain ; il venoit seulement d’être reçu avocat. (Voyez la Notice biographique sur Boileau Despréaux, par M. de Saint-Surin ; Paris, Blaise, 1821, p. 47.)