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Cet imbécile de Grignon, aujourd’hui M. de Bellièvre, y corrigea un endroit. Il y avoit : La science, dit Plutarque. « Cela ne sonne pas bien, disoit cet âne de fils, il faudroit mettre : La science, au dire de Plutarque. — Vous avez raison, dit le petit Boileau[1], qui étoit présent, et il seroit bon de le corriger : M. de Vence vous en auroit obligation. — Vous m’en avisez, » reprit-il ; et sur l’heure il envoie quérir une plume, et le corrige. Boileau, qui ne pouvoit quasi se tenir de rire, courut vite le conter à M. de Vence.




GOMBAULD[2].


Gombauld est de Saint-Just, auprès de Brouage, d’honnête naissance, mais cadet d’un quatrième mariage. Le père vivoit de ses rentes, et il en vivoit si bien qu’il les mangeoit. Il ne faisoit que chasser et faire bonne chère, et enfin il s’acheva de ruiner en procès. D’ailleurs, ce garçon fut maltraité par ses cohéritiers, et faute d’avoir de quoi poursuivre, il n’en eut jamais aucune raison.

Son père, quoique de la religion, eut la faiblesse, se voyant chargé d’enfants, de consentir que celui-ci fût

  1. Gilles Boileau.
  2. Jean Ogier de Gombauld, de l’Académie françoise, mourut nonagénaire, en 1666.