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carrosses dans la cour ; cela me donna courage ; enfin me voilà, et pour refaire connoissance, je vous apporte une manche de la casaque du Roi. »

Je ne saurois finir le chapitre des domestiques de l’hôtel de Rambouillet, sans dire que personne ne fut plus aimé de ses gens, ni des gens de ses amis, que madame de Rambouillet. Il y a deux ans environ que M. Patru m’en rapporta un exemple illustre. Il soupoit à l’hôtel de Nemours avec l’abbé de Saint-Spire, qui est à M. de Nemours, alors M. de Rheims. Cet abbé va souvent à l’hôtel de Rambouillet ; ils parlèrent fort de la marquise. Un sommelier, nommé Audry, qui étoit là, voyant que M. Patru étoit aussi des amis de madame de Rambouillet, se vient jeter à ses pieds, en lui disant : « Monsieur, que je vous adore ! j’ai été douze ans à M. de Montausier ; puisque vous êtes des amis de la grande marquise, personne devant le soir ne vous donnera à boire que moi. »




VAUGELAS.


Je n’ai pas grand’chose à ajouter à ce que dit l’histoire de l’académie. M. de Vaugelas fut un jour chez M. de La Vieuville, surintendant des finances pour la première fois, afin de tâcher d’être payé de sa pension. La Vieuville lui dit, de si loin qu’il l’aperçut : « Allez chez un tel. » Il y va, cet homme n’avoit jamais entendu parler de lui ; il retourne, La Vieuville