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glise, et un autre à être chevalier de Malte. « Bien, disoit-il, je fonderai une commanderie pour l’un et une abbaye pour l’autre ; je n’attends pas que M. le cardinal Mazarin m’en donne une. L’aîné de notre maison a du bien, qu’importe que mes enfans laissent de leur race ; et puis il y a tant de confusion à cette heure. J’ai marié ma fille à un gentilhomme qui a trouvé moyen d’acheter le marquisat de Varambon, ses enfans passeront pour être de cette maison-là. »




NEUFGERMAIN[1].


Neufgermain est un pauvre hère de poète fort vieux, mais fort droit, encore bel homme, qui depuis long-temps porte une longue barbasse. Il a toujours l’épée au côté, et il aime fort à faire des armes.

Il assassinoit autrefois tout le monde de ses maudits vers, quand M. le marquis de Rambouillet, car cet homme ne bougeoit de chez lui, lui conseilla, pour voir si cela seroit plaisant, de faire des vers qui rimassent sur chaque syllabe du nom de ceux pour qui il les feroit. Il y en a un exemple dans Voiture ; c’est cette pièce rimée en da et en vaux, à la louange de

  1. Louis de Neufgermain. Son portrait in-4o et en pied a été gravé par Brebiette.