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étoient à la bavette, et fut cause qu’on leur raya pour plus de douze ou quinze mille livres de pension. Cela s’étoit fait par la faute de M. de Sully.




ARNAULD (ISAAC).


Par la faveur de M. de Sully, d’avocat il devint intendant des finances. Il étoit huguenot et père d’Arnauld, maréchal de camp, et de madame de Feuquières. Il a passé à Charenton[1] pour un fort homme de bien et fort craignant Dieu, et qui entendoit admirablement bien les finances.




ARNAULD DU FORT.


On appelle cet Arnauld, Arnauld du Fort, parce que ce fut lui qui s’avisa, après avoir changé de religion, de proposer de faire le fort Louis, pour incommoder ceux de La Rochelle, et il en fut capitaine. Il avoit voulu persuader à ses frères de le pousser dans la guerre, afin qu’il pût devenir maréchal de France, et, pour les y obliger, il leur disoit qu’en Italie, pour faire un cardinal, on en usoit ainsi dans les familles. Au

  1. C’est-à-dire parmi les réformés.