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poser de mettre la Pompe funèbre au bout des Œuvres de Voiture. Martin n’en tira rien du libraire, mais les sœurs de Voiture en voulurent avoir deux cents livres. On doutoit que cela pût réussir, à cause de tant d’endroits qu’on n’entend pas, comme moi qui y travaille depuis sa mort, et je ne puis avoir l’éclaircissement de bien des choses. Martin a sottement effacé des noms, en y mettant des étoiles, au lieu de les garder pour les remettre plus tard ; cependant il s’en est vendu une quantité étrange. Quelque jour, si cela se peut faire sans offenser trop de gens, je les ferai imprimer avec des notes, et je mettrai au bout les autres pièces que j’ai pu trouver de la société de l’hôtel de Rambouillet[1]. M. Servien s’est plaint secrètement de ce qu’on avoit laissé deux fois son nom dans les lettres à M. d’Avaux, parce que, étant nommé une fois, cela sert à faire deviner le reste, puisqu’on se doute que c’est de lui qu’on veut parler. Je m’étonne que M. Chapelain et M. Conrart, qui ont tant étoilé ce pauvre livre, n’aient pris garde à cela, eux qui ôtèrent le nom de M. de Vaugelas en un endroit il étoit loué très-finement, car Voiture dit que pour passer pour savoyard il tâche à parler le plus qu’il peut comme M. de Vaugelas.

La reine d’Angleterre a conté à madame de Mon-

  1. Le travail de Tallemant sur Voiture est malheureusement perdu. Il auroit été d’une grande utilité pour connoître une foule d’allusions qui n’ont pu être saisies que par ses contemporains. M. Durozoir, dans un article sur Voiture, inséré dans la Biographie universelle, annonce qu’il a retrouvé une partie de ces allusions. Il rendroit un véritable service aux lettres s’il faisoit connoître ses recherches. Tallemant lui fourniroit de curieux documents.