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pied de huit ans. » Depuis Bois-Robert découvrit la vérité, et on les raccommoda, le comte et lui. « Il a bien fait, dit Bois-Robert, sans cela je l’eusse honni. »

Dernièrement il disoit en riant, au Palais, à un jeune conseiller : « Je suis ravi quand je vois la France si bien conseillée. » Le jeune homme ne se déferra point, et dit du même ton : « Je suis ravi quand je vois l’Église si bien servie. »

En 1659, quand le Roi alla à Lyon, Bois-Robert prêta généreusement trois cents pistoles au marquis de Richelieu, qui n’avoit pas un teston pour faire le voyage. Contre son attente, il en fut ensuite payé. Le grand-maître, sachant qu’il avoit donné cet argent, se moqua de lui. «  Je fais, lui répondit Bois-Robert, ce que vous devriez faire ; pour moi, je me souviendrai toujours qu’il est le neveu du cardinal de Richelieu. »

Il fit imprimer, au printemps de 1659, deux volumes d’Épîtres[1]. Il y mit celle qu’il fit contre M. Servien, disant : « Pourquoi est-il mort le premier ? » Il le dit à M. le Chancelier : « Allez, allez, monsieur, vous y prendrez plaisir, elle vous divertira. » Un certain.........[2], qu’il traite de faussaire, alla dire à M. Servien que Bois-Robert, à la table du garde-des-

  1. Il n’a paru en 1659 qu’un volume des Épîtres en vers et autres Œuvres poétiques de M. de Bois-Robert Metel ; Paris, in-8o. Le premier avoit paru en 1647, in-4o.
  2. Ce nom est en blanc dans le manuscrit de Tallemant, et le coupable n’est pas nommé non plus dans l’Épître adressée à cette occasion par Bois-Robert à M. le comte de Saint-Aignan, premier gentilhomme de la chambre. (Vol. de 1659, p. 153.)