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On l’obligea depuis à dire la messe quelquefois. Madame Cornuel, à la messe de minuit, comme ce vint à dire Dominus vobiscum, voyant que c’étoit Bois-Robert, dit à quelqu’un : « Voilà toute ma dévotion évanouie. » Le lendemain, comme on la vouloit mener au sermon : « Je n’y veux pas aller, dit-elle ; après avoir trouvé Bois-Robert disant la messe, je trouverai sans doute Trivelin en chaire. Je crois même, ajouta-t-elle, que sa chasuble étoit faite d’une jupe de Ninon. » Ayant su cela, il fit un sonnet contre madame Cornuel, où il jouoit sur le mot de Cornuel. Elle se repentit d’avoir parlé. On les raccommoda. En un an il eut huit querelles, et fit huit réconciliations : il n’a point de fiel. M. Chapelain disoit : « Autrefois je tremblois pour lui, mais à cette heure, après l’avoir vu sortir de tant de mauvais pas, je n’ai plus peur de rien. »

Comme on parloit un jour de généalogies fabuleuses, il dit : « Pour moi, j’ai envie de me faire descendre de Metellus, puisque je m’appelle Metel. — Ce ne sera donc pas, lui dit-on, de Metellus Pius que vous descendrez. »

Il fit une satire contre d’Olonne-Sablé, Bois-Dauphin[1], et Saint-Évremont, que l’on appeloit les Coteaux. Cela vient de ce qu’un jour M. Du Mans (Larvadin), qui tient table, se plaignit fort de la délicatesse de ces trois messieurs, et dit qu’en France il n’y avoit pas quatre coteaux dont ils approuvassent le vin. Le nom de Coteaux leur demeura, et même on

  1. Guy de Laval, dit le marquis de Laval, second fils du marquis de Sablé, seigneur de Bois-Dauphin.