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Pour montrer combien il se cachoit peu de ses petites complexions, il disoit que Ninon lui écrivoit, parlant du bon traitement que lui faisoient les Madelonnettes où les dévots la firent mettre : « Je pense qu’à votre imitation je commencerai à aimer mon sexe. »

Il appeloit Ninon sa divine. Une fois il vint la voir tout hors de lui. « Ma divine, lui dit-il, je vais me mettre au noviciat des Jésuites ; je ne sais plus que ce moyen-là de faire taire la calomnie. J’y veux demeurer trois semaines, au bout desquelles je sortirai sans qu’on le sache, et on m’y croira encore. Tout ce qui me fâche, c’est que ces b......-là me donneront de la viande lardée de lard rance, et pour tous petits pieds quelques lapins de grenier. Je ne m’y saurois résoudre. » Il revint le lendemain. « J’y ai pensé, c’est assez de trois jours, cela fera le même effet. » Le voilà encore le lendemain. « Ma divine, j’ai trouvé plus à propos d’aller aux Jésuites, je les ai assemblés, je leur ai fait mon apologie, nous sommes le mieux du monde ensemble ; je leur plais fort, et en sortant un petit frère m’a tiré par ma robe et m’a dit : « Monsieur, venez-nous voir quelquefois, il n’y a personne qui réjouisse tant les Pères que vous. »

À une représentation d’une de ses pièces de théâtre, les comédiens dirent un méchant mot qui n’y étoit pas : « Ah ! s’écria-t-il de la loge où il étoit, les marauds me feront chasser de l’Académie. »

    que pour un autre. Aux laquais de Bois-Robert le c.. tient lieu de visage : c’est la partie noble de ces messieurs-là. »