On ne sauroit faire un conte plus plaisamment qu’il le fait ; il n’y a pas un meilleur comédien au monde. Il est bien fait de sa personne. Il dit qu’une fois, par plaisir, le cardinal en particulier leur ordonna à lui et à Mondory[1] de pousser une passion, et que le cardinal trouva qu’il avoit mieux fait que le plus célèbre comédien qui ait peut-être été depuis Roscius.
Il fut pourtant disgracié une fois pour long-temps, et il ne profita guère de son rétablissement. Voici comme j’en ouïs conter l’histoire : à une répétition, dans la petite salle, de la grande comédie que le cardinal fit jouer, Bois-Robert, à qui il avoit donné charge de ne convier que des comédiens, des comédiennes et des auteurs pour en juger, fit entrer la petite Saint-Amour, Frérolot, une mignonne, qui avoit été un temps de la troupe de Mondory. Comme on alloit commencer, voilà M. D’Orléans qui entre. On n’avoit osé lui refuser la porte ; le cardinal enrageoit. Cette petite gourgandine ne se put tenir ; elle lève sa coiffe, et fait tant que
- ↑ Mondory étoit le premier comédien du Théâtre du Marais. S’il en faut croire Tristan dans la Préface de sa tragédie de Penthée, « Jamais homme ne parut avec plus d’honneur sur la scène ; il s’y fait voir tout plein de la grandeur des passions qu’il représente, et comme il est préoccupé lui-même, il imprime fortement dans les esprits tous les sentiments qu’il exprime. » L’abbé de Marville lui rend le même témoignage. Mondory fut frappé de paralysie en 1637 en jouant le rôle d’Hérode dans la Marianne de Tristan ; et il fut obligé de renoncer au théâtre. Bois-Robert jouoit si bien qu’on l’appeloit l’abbé Mondory.
sont guère bons. (T.) — Il existe un Recueil des vers de M. de Marbeuf, chevalier, sieur de Sahurs ; David du Petit-Val, 1628, in-8o. On n’y trouve pas les vers au cardinal ; mais le volume a été publié peu d’années après l’arrivée de l’évêque de Luçon au ministère.