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voir mis pavillon bas, sur le commandement que lui en firent des vaisseaux anglais. Cela n’empêcha pas qu’il ne parvînt à être grand-maître de l’artillerie et surintendant des finances[1], où il apprit à voler à ceux qui l’ont suivi. Ce n’étoit pas un sot ; mais il avoit été si mal élevé, qu’il écrivoit ainsi octobre, auquetaubraj. Il eut l’ambition, quoiqu’il ne sût nullement la guerre, de vouloir commander une armée en Allemagne. Il y mourut. On disoit qu’il prétendoit être connétable. Le cardinal l’eût perdu.




LE PÈRE JOSEPH[2],
LES RELIGIEUSES DE LOUDUN.


Le Père Joseph, Capucin, se nommoit Leclerc en son nom, et étoit frère de M. Du Tremblay, qu’il fit gouverneur de la Bastille. Le cardinal fit connoissance avec lui en Poitou, comme il y fut envoyé par ses supérieurs[3]. Jamais il n’y eut un homme plus intrigant ni

  1. En 1626.
  2. François Leclerc Du Tremblay, né à Paris le 4 novembre 1577, mort à Paris le 18 décembre 1638. On a l’Histoire de la vie du R. P. Joseph Leclerc Du Tremblay, capucin, instituteur des filles du Calvaire, 1702, 2 volumes in-12. Ce panégyrique est de l’abbé Richard, auquel on attribue un ouvrage satirique anonyme contre le même P. Joseph, ouvrage auquel l’abbé fit une Réponse ; mais, assure-t-on, seulement dans le but de se mieux cacher.
  3. Comme abbé des Roches, abbaye voisine de celle de Fontevrault.